Les courses passent mais ne se ressemblent pas …
Après une Piste des Seigneurs menée d’une main de maître il y a deux semaines, j’ai vécu, ce week-end, un Trail des 3 Châteaux en demi-teinte avec un abandon sur blessure à la clé. Verdict : une tendinite du releveur du pied droit.
Une blessure pas trop méchante a priori car j’ai su m’arrêter à temps. Enfin, j’ai su … on va dire surtout que la douleur me l’a très fortement suggéré en m’imposant rapidement un rythme de sénateur. Ce ne fut pas une grosse surprise. Mon tendon me faisait des misères depuis mon retour de Millau.
Je pense que c’est dû en grande partie au trajet de retour sur Lyon. Une fatigue supplémentaire de trop après les 10h00 d’effort à crapahuter dans les causses de l’Aveyron. La douleur s’était manifestée lors d’un footing de 30 minutes effectué avec ma fille ainée au début de la semaine précédent le trail Creusotin. La seule séance que j’ai effectuée dans les deux semaines qui ont suivi La Piste des Seigneur. La veille de l’épreuve, la douleur avait presque totalement disparu à grand renfort de glace et d’anti-inflammatoire. J’ai eu beau croiser les doigts et me vouer à tous les saints de la création, l’inflammation de mon tendon s’est rappelée à mon bon souvenir dans la nuit de samedi à dimanche et n’a fait qu’empirer au fur et à mesure que les kilomètres passaient lors de l’épreuve du dimanche matin.
Et pourtant tout avait bien commencé …
Le Trail des 3 Châteaux proposent plusieurs épreuves. Une épreuve nocturne de 18km et 650m de D+ le samedi soir (19,7km en réalité), une épreuve de 20km et de 34 km et 1000m de D+ le dimanche matin. L’épreuve retenue par mes compères et moi-même n’est rien de moins qu’un combiné de l’épreuve nocturne du samedi et de l’épreuve la plus longue du dimanche. Quand on aime, on ne compte pas !
Je suis invité avec Taz le Diable par mon vassal Biscotte, sur les terres de ses ancêtres. Je ne serais probablement jamais aller courir sur les hauteurs du Creusot. Un a priori sur cette cité industrielle. On ne pense pas forcément à cette ville comme destination pour gambader dans la nature le temps d’un week-end et pourtant … Il faut croire que mon compère Biscotte est doué pour mettre en avant les qualités de ce Trail des 3 Châteaux. Une épreuve en deux temps, des châteaux, des conditions météo souvent dantesques ou du moins hivernales, de la boue Bourguignonne de qualité et cette fameuse envolée de 150 marches, tant citée par mon compère, qui vient sanctionner les organismes fatigués avant la délivrance du finish sous le porche d’entrée du Château de la Verrerie. Comment voulez vous résister à de tels arguments ?
Me voilà donc inscrit bien que l’épreuve soit un peu trop proche à mon goût de la balade précédente.
Notre hôte, Biscotte, sera également notre chauffeur tout au long de ce week-end sportif.
Le carrosse est bien chargé, disciples, enfants et bagages trouvent chacun leur place à côté de notre mentor trailer. Après un voyage sans histoire, les enfants de Biscotte seront confiés aux mains intentionnées de leur mamie et de leur jeune tante. Tout le monde est content, les enfants voient leur mamie et leur tantine et vice versa, madame Biscotte a les mains libres pour travailler efficacement et notre mentor peut se concentrer en toute sérénité sur la pâtée qu’il compte nous administrer sur ses terres. Un monde parfait.
Je découvre le Creusot et ses environs, le fameux Marteau Pilon, emblème industriel d’un passé révolu qui trône à l’entrée de la ville, le château de la Verrerie qui accueille les structures d’accueil ainsi que les points de départ et d’arrivée de la course et le fameux escalier qui permet de rejoindre le Château depuis la partie basse de la ville. C’est un escalier d’environ 150 marches avec une dizaine de paliers intermédiaires histoire de bien casser le rythme … J’ai hâte d’en découdre.
Nous retirons les dossards et récupérons une belle polaire grise en guise de cadeau. Le rapport qualité prix est vraiment imbattable. Une course en 2 étapes (18 km nocturne + 34km dimanche) , le lot spécial (la polaire citée), une pasta party le samedi soir, le petit déjeuner, un repas chaud après la course du dimanche et même la possibilité d’un hébergement gratuit dans une grande salle à 300m du départ ! Ajouter à cela un parcours attrayant, des bénévoles sympa (bon, c’est très souvent le cas), une organisation bien rodée et il est alors difficile ne pas tirer son chapeau au club organisateur : l’Entente Athlétique Le Creusot.
A défaut de château, nous serons hébergés pour la nuit comme des princes dans un Novotel. Il y a quelques avantages indéniables à travailler dans la place et nous avons la chance de bénéficier gracieusement d’une chambre spacieuse pour la nuit. L’hôtel n’est pas situé au Creusot même mais nous avons le temps de prendre possession de notre chambre et de nous préparer tranquillement pour l’étape nocturne du week-end. Décidément, avec la CCC, la SaintéLyon et la Piste des Seigneurs, je passe plus de temps à courir la nuit que dans la journée !
Les préparatifs avancent, le temps tourne, il est grand temps de se rendre au Château de la Verrerie.
Samedi soir, course nocturne de 19,7km et 610m D+ :
Le Trail des 3 Châteaux 2009 – Parcours 18 km nocturne [zoom=12]
Nous arrivons sur la place à proximité du Château un peu avant 19h30. Pas très en avance mais nous avons le temps, le départ est à 19h45. Enfin, c’est ce que l’on croyait … Alors que nous nous dirigeons vers le départ, le coup de feu du starter retentit et quelques instants plus tard nous voyons passer sous nos yeux surpris le peloton des coureurs toutes lumières allumées : nous avons raté le lâcher des fauves. On forme vraiment une fine équipe ! Bon tant pis, on se passera des feux de Bengale rouge du départ. Pas grave, j’en ai suffisamment profité lors du départ de la Piste des Seigneurs. Nous nous joignons au coureurs en queue de peloton en trottinant tranquillement histoire de s’échauffer. Il n’y a pas grand monde derrière d’autant que nous avons fait rapidement une petite pause pour laisser le temps à Biscotte de ramasser les piles de sa frontale. Ce n’est pas le moment idéale pour les perdre.
Nous quittons rapidement la ville pour emprunter des larges sentier qui nous emmènent dans les collines avoisinantes. Je suis d’abord plutôt sage, attendant que la machine chauffe. Je me sens bien. Ma tendinite ne me fait pas souffrir. Alors, j’accélère un peu pour doubler. « ça y est, il est parti » s’exclame en rigolant Biscotte histoire de me chambrer. Les compères ne sont pas bien loin, juste un peu en retrait. Ils me rattraperont un peu plus tard avant que je ne réaccélère à nouveau pour tenter de m’échapper. Je me rappelle de cette traversée d’un champ légèrement en descente et d’une franche accélération tous ensemble, Biscotte rigolant et s’exclamant : « vous allez comprendre votre douleur demain, bande de malades ! »
[youtube MpzAZkmTZTs]
Je creuserai encore l’écart peu après mais plus longtemps cette fois. C’est assez facile de distancer quelqu’un si l’on s’en donne la peine. Il suffit de doubler les coureurs que l’on a devant soi. Pas de raison de douter de soi. Si le coureur est juste devant vous alors vous êtes plus rapide que lui.
Après, il suffit d’accélérer un peu et de creuser l’écart pendant que vos compères doublent à leur tour.
J’arrive au ravitaillement. Je pense tout d’abord ne pas m’arrêter pour creuser un peu l’écart avec les compères mais en me retournant je m’aperçois qu’ils sont très proche. Autant, les attendre et en profiter pour récupérer un peu. Le temps d’une photo pour la prospérité et nous repartons de plus belle.
De toute évidence, Taz a décidé de nous semer. Il a accéléré une première fois mais a dû juger qu’il était un peu trop tôt et nous l’avons rattrapé mais cette fois c’est parti pour de bon. Je me contente de coller au basque de Biscotte. Plus de Taz. Cœur fidèle qu’ils disent chez eux … mon oeil, il a nous lâché le bougre …
Je fais le reste du chemin avec Biscotte, tantôt devant, tantôt derrière. Pour le moment, il est juste derrière moi. La pente s’est bien accentuée. Je n’ai pas de jus. Rien dans les jambes, du coton. Je m’efforce de marcher rapidement dans la pente mais mes guiboles protestent.
Mon compère accuse également le coup. Il m’en fait part et me voilà rassuré. Je ne suis pas le seul à en chier ! Je me retourne. Le temps est clair, la vue pleinement dégagée sur les lumières de la ville en contrebas. C’est beau.
Le sentier est souvent matérialisé par des lumignons disposés dans des bouteilles rouges. Le rougeoiement de ses petites lumières donne un aspect féérique aux espaces traversés.
Nous aurons même droit à un passage sous une arche illuminée en arrivant probablement au point le plus haut de notre parcours.
Sympa le Creusot la nuit. La photo n’est pas de moi mais je tenais à vous donner une idée de notre balade nocturne.
Il est temps de redescendre sur le Creusot. Biscotte est passé en tête. Il a nettement augmenté l’allure dans la descente. Le bougre, je le soupçonne de vouloir me semer et de profiter des parties techniques pour tenter de faire l’écart. Pas question. J’ai déjà laissé filer Taz bien malgré moi. Il n’est pas question de se laisser distancer par le second compère. J’ai une couronne à défendre.
OK, il veut mener au train. Pas de problème, je resterai sagement derrière lui et on réglera ça plus tard. Ah, si seulement j’avais eu un peu plus de peps, je l’aurais lâché dans la dernière montée … non mais ! Aller, pour le moment, il faut juste s’accrocher, se laisser entraîner sans trop subir.
L’avantage, c’est qu’il connaît bien le parcours, je n’ai pas besoin de faire attention au balisage. Je n’ai qu’à regarder où je mets les pieds.
Nous avons rejoint le bitume depuis un moment. Un coureur semble vouloir nous accrocher pendant un moment mais nous réussissons à maintenir l’écart. Nous arrivons au pied des escaliers juste avant l’arrivée.
Biscotte s’attend à ce que je ralentisse pour trottiner et gravir les marches une par une comme lui. Mais non, je tente le forcing et j’attaque celles-ci deux par deux. Un, deux, trois paliers … c’est dur. Trop dur. Je passe en mode marche mais je continue à franchir les marches par deux. Biscotte est à côté et trottine avec un rythme plus lent mais plus régulier. J’accuse le coup, il passe devant moi au sommet. Il faut longer un trottoir étroit, tourner à 90 degrés pour traverser la route et rejoindre l’arrivée après une centaine de mètres sur des pavés.
Je ne pense qu’à un truc, sprinter et laisser sur place un Biscotte ahuri … hum, il va l’apprécier la surprise du disciple … Je suis aux aguets juste derrière lui, impossible de doubler maintenant, il faut attendre le virage, encore un peu, ça vient. Ca y est, c’est le moment. Je coupe le virage et part à fond en laissant Biscotte sur ma droite. Une mine d’enfer, le bitume chauffe, ça sent la gomme brûlée, toute ma niaque y passe … et merde, il suit ! Nous sommes au coude à coude. Je relance, il faut passer dans le bon couloir, c’est étroit, je tire sur les bras, on se touche presque des épaules, ne pas se faire passer, je donne tout ce qu’il me reste … ça y est on a passé le porche du Châteaux … c’est l’arrivée. Nous terminons ex æquo !
Je m’affale littéralement sur une barrière de sécurité. J’entends les organisateurs crier : « leur dossard ? C’est quoi leur numéro de dossard ? ». Des spectateurs applaudissent, d’autres rigolent en nous traitant probablement de barjots. On a fait le spectacle, j’adore. Un beau sprint, il restera dans les anales du GCO celui là. Tu vois bien que c’était possible de faire un sprint aux 3 Châteaux ma Biscotte … 😉
Je disais que nous étions arrivés ex æquo ? Et non pas tout à fait. On s’apercevra en consultant les résultats officiels que mon compère Biscotte a franchi l’arrivée une seconde après moi. Hé, oui Biscotte, tu as décidément trouvé ton maître. Après l’ultra et une victoire indiscutable sur la Piste des Seigneurs, c’est le tour du sprint … l’élève dépasse une nouvelle fois le maitre. Bon, en fait, j’ai toujours eu la couronne dans cette discipline. Il faut rendre grâce aux officiels d’avoir su nous départager avec discernement. Quand à Taz, il est certes arrivé deux ou trois places avant nous mais on ne peut pas dire que ce soit vraiment significatif car il bénéficie d’une fraîcheur physique forcément meilleure que la nôtre. On récupère quand même plus vite d’un 10km que d’un ultra. Bref, je pense que l’on peut considérer que j’ai emporté haut la main cette première étape.
Moi, de mauvaise foi ? Si peu …
Un peu de réconfort :
Après avoir enfilé des vêtements secs, nous sommes allés faire le plein d’énergie pour le lendemain à la Pasta Party. Nous sommes à l’abri du vent sous une tente marabout dans la cour du château en train de déguster une soupe à l’oignon avec des croutons et les pâtes traditionnelles de rigueur.
On ne va pas se refuser des petits plaisirs sous prétexte qu’il y a une compétition le lendemain.
En guise d’allégeance à son seigneur Aveyronnais, et parce que celui-ci a réussi l’exploit de vaincre son mentor sur son format de course préféré, Taz nous a apporté, comme promis, quelques présents Ardéchois : une bouteille de Crozes-Hermitage et un Saint Félicien qui n’aurait pas eu à rougir en prenant place dans la réserve de Miaou à côté de son plus fameux Saint Nectaire. Il faut dire qu’on l’a pas mal promené le Félicien … Euh, non, quand même pas pendant notre balade nocturne.
Imaginez vous un moment le sieur Biscotte débouchant tranquillement un Côte du Rhône en plein cœur du pays Bourguignon … Une véritable provocation, de quoi enflammer toute la Bourgogne.
D’autant qu’il faut ajouter à cela le fumet puissant, envahissant, de feu notre ami Félicien qui contribuait à nous faire remarquer et à attirer une envie bien compréhensible.
Merci Taz pour ces instants de douce félicité.
Repus, nous quittons les lieux. Il se fait tard, il est grand temps de prendre une douche (notre odeur n’a rien a envier à celle de notre ancien compagnon) et il faut penser à dormir pour reprendre quelques forces.
Le binôme Biscotte/Taz se tiendra chaud dans le lit double et votre serviteur occupera le canapé-lit, un privilège dû à mon âge. En l’absence de Jeanmik, je suis le doyen du GCO du haut de mes 44 printemps. Nous pensions pouvoir dormir longtemps avec Biscotte, la course débutant à 10h30. Une vraie grasse matinée. C’était sans compter sur Taz. Il s’est réveillé à 7h00 le bougre ! La peur d’être à la bourre, vous connaissez la rapidité légendaire de Taz quand il s’agit de se préparer pour une course … 😆
Biscotte, l’homme fort du dimanche matin …
Biscotte est allé nous chercher quelques viennoiseries pour le petit déjeuner. Il s’agit de se remplir un peu l’estomac avant d’affronter le parcours du jour. C’est d’autant plus vrai pour Taz, qui a été malade hier soir. Il a monopolisé les toilettes une bonne partie de la soirée. « oh, taz, tu te magnes ? » Remarquez, je n’étais guère mieux. Peut-être une nourriture trop riche pour un estomac fatigué par la course … 😕 😆
Je me tartine le tendon avec du Voltarène. J’ai eu un peu mal hier soir mais dans l’euphorie de cette fin de parcours endiablée, la douleur ne m’a pas trop dérangée. Ce matin, ma cheville est raide, pas forcément douloureuse mais je suis gêné. J’ai quelques doutes quant au bon déroulement du programme mais je garde ça pour moi. Je ne peux pas me résoudre à rester sur la bas côté, j’aurais l’impression d’être privé de dessert alors je décide de tenter le coup. Peut-être que ça ira mieux après avoir chauffé la machine.
Dimanche matin, course de 34 km et 1000m D+ :
Le Trail des 3 Châteaux 2009 – Parcours 34 km [zoom=12]
Nous ne sommes pas en retard pour le départ cette fois ! Derniers préparatifs, recherche habituelle des satellites pour mes compères et c’est le départ par les jardins du Château de la Verrerie.
Taz le Diable se concentre avant la course.
La douleur est immédiate, pas très forte mais bien présente. Bon il faudrait que je me chauffe rapidement parce que ce n’est pas très agréable. « Pas en forme Arthur, on l’entend pas ! » lâche Biscotte.
Un petit tour en ville et nous la quittons par un escalier étroit qui forme un goulot d’étranglement. Je récupère un peu. Allez c’est reparti. On longe une voie ferrée. Le chemin est large, roulant. La cheville se fait oublier, la douleur s’estompe, je reprends espoir et puis subitement ça revient. L’alternance des sensations, du bien et du mal.
Je me fais distancer peu à peu par mes compères, je n’avance pas, mon esprit est focalisé sur ma cheville, mon tendon. Ils savent que j’ai mal. Mes compères m’attendent un peu plus loin. Biscotte me tend les clés de la voiture. « Tu as mal, tu risques d’en avoir besoin … Tu peux bifurquer également sur le 20 bornes … Tu vois. ». J’essaie de suivre pendant une centaine de mètres mais le corps ne suit pas. Je les regarde s’éloigner. Ce n’est pas mon jour.
Heureusement, le parcours est magnifique, très varié avec un tracé sinueux le long de nombreux sentiers forestiers. On traverse des pâturages, on longe des étangs, on franchit des ruisseaux et on barbote par moment dans une boue épaisse, profonde … Un vrai régal.
Je m’accroche et arrive à la porte de séparation du 20km et du 34km. J’ai signé pour le grand, alors je fais le grand. Il n’y a pas à tergiverser. C’est tout droit, on descend. Allez on y croit, la douleur va se stabiliser. Je vais finir lentement mais je vais le finir ce doublé.
Mais, non ça ne veut pas, la douleur s’intensifie. Je rends les armes dans la longue ligne droite qui mène au Château de Brandon. Je suis tout seul. Peut-être le dernier. Ah non, je me fais encore passer par un groupe de coureurs et puis plus tard par quelques coureurs isolés. J’arrive au Château. C’est sympa chez toi ma Biscotte. Le ravitaillement est dans une petite salle à l’abri. Il y a un peu de vent sur la hauteur. Je vais rester longtemps sur place. Je n’arrive pas à me décider à l’abandon, à lâcher prise. J’attends, j’admire le paysage et je retourne goinfrer quelques gâteries. Ce n’est pas souvent que je prends le temps de profiter d’un ravitaillement. C’est l’occasion ou jamais.
Et puis je me décide à continuer. Je traverse le château, et ressors de celui-ci par un couloir étroit qui mène à une grille. J’ai adoré le parcours dans le bois qui a suivi. Je suis en mode marche la plupart du temps, parfois je me force à trottiner. Seul au monde. Enfin presque. Un concurrent me rattrape et me demande si on peut faire un bout de chemin ensemble. On papote un peu. Il est V3 et fait des courses pour le plaisir de profiter de la nature sans regarder le chrono … un peu par la force des choses, il faut être honnête, car notre allure s’apparente plus à la vitesse de la tortue qu’à celle du lièvre. J’arrive quand même à alterner le petit trot et la marche avec, il est vrai, une propension assez forte pour cette dernière.
Je jette l’éponge :
La douleur est assez forte, particulièrement lors du passage de la marche à la course. La marche devient d’ailleurs peu à peu tout aussi douloureuse. Je laisse filer mon compagnon de route. Nous arrivons à un croisement avec la départementale 43. J’aperçois des bénévoles qui sécurise la traversée de la route. Je prends mon temps pour les rejoindre en marchant. Je jette l’éponge. J’ai fais le deuil de cet espoir insensé de terminer, je suis amer, la tristesse m’envahit et une forme de soulagement aussi. Le soulagement d’avoir sû s’arrêter, le sentiment d’avoir pris la bonne décision.
Les secours sont prévenus. J’attends leur arrivée au chaud dans la voiture des signalisateurs. Je ne suis pas fier. J’aurais préféré ne pas les déranger, rentrer en stop par exemple mais les deux bénévoles ont insisté. Finalement, il y a encore quelques concurrents derrière moi. Ils vont certainement avoir du mal à finir dans les temps. Je suis pris en charge par les secouristes et rapatrié sur Saint-Cernin dans un 4×4. Sur place, on me fait monter dans une ambulance pour m’examiner. Je ne suis pas trop rassuré, les questions du médecin me font penser qu’il craint une fracture de fatigue. Mais non, après m’avoir ausculté, le verdict tombe : une bonne tendinite. Allez, une bonne tartine d’anti-inflammatoire pour m’éviter de trop jouer au canard boiteux et 10 jours de repos avec la panoplie habituelle pour calmer l’inflammation et accélérer la guérison.
Je profite que l’ambulance rentre sur le Creusot pour faire le trajet avec eux. Encore merci.
Un super week-end malgré ma tendinite :
Un des frères de Biscotte est à l’arrivée. Je papote un moment avec lui avant de filer me changer.
Timing idéal, je reviens vers le Château suffisamment tôt pour filmer l’arrivée triomphante de Biscotte puis celle de Taz qui n’a pas démérité et c’est même offert le luxe de rajouter une petite boucle au parcours en loupant une balise. J’ai un petit pincement au cœur en les voyant passer mais je retrouve vite le sourire. Rien ne vaut une bonne douche et un repas copieux avec ses compères pour retrouver le moral après un abandon.
Après un crochet pour récupérer la descendance de Biscotte et remercier sa mère nous avons repris le chemin de Lyon pour terminer le week-end. Bilan : un super week-end avec les copains, une course qui mérite d’être connue et un ticket gagnant pour une dizaine de jours de repos tendinite oblige. Mon premier bloc de charge compétitif se termine. Le second sera plus costaud avec les gros morceaux de l’été que seront la Montagn’Hard et l’UTMB. Que du bonheur le trail.
Merci Biscotte de m’avoir transmis le virus.
Le seigneur aveyronnais revêtu de la polaire creusotine. Promis Biscotte, je vais te la rendre ta couronne ! Remarque, faut voir, j’ai quand même gagné le sprint … 😉 |
Récapitulatif :
Epreuve nocturne du samedi soir 19,7 km et 610 m de D+ : 1h59’29 »
Epreuve du dimanche matin 17 km environ et 555 m de D+ : 2h40′ (abandon)
Le site : Le Trail des 3 Châteaux
Quelques photos :
Le Trail des 3 Châteaux 2009 |
Bonne et sage décision, c’est que le reste de l’année est chargé !
Encore un super CR, je regrette juste que le Lac de Torcy ne soit pas mentionné, surtout que le Novotel et juste à côté non ?… Ah Le Creusot, son pilon, sa cafétéria casino !!!!
Récupère vite, peut-être encore trop tôt pour ton releveur mais samedi matin je me fais le Mont Luisandre…
Sympa ce genre de course sur 2 étapes, ça m’attire de plus en plus ce genre de « plaisanterie » 🙂 J’espère que ta tendinite du releveur va vite passer. Merci pour le CR et bravo à vous trois pour votre bon week end d’éclate et de nature.
Dans ton programme de seconde partie de saison, tu oublies le LUT ou tu es invité. Tu ne peux donc pas refuser.
C’est pas si moche les environs du Creusot. Ma famille est du coin (vers Beaune) et je roule souvent dans cette région.
Les Cabornies, c’était sympa aussi. (un peu trop de bouchons au début). Ca m’a fait une belle sortie longue pour le Marathon du 5/04. Soigne bien ta blessure (c’est ma hantise en ce moment) et à bientôt. Si le vélo te tente (excellent pour ta préparation), il y a la scott 1000 Bosses le 26/04 à Tassin.
Coucou Arthur!
Tu as été raisonnable, c’est bien. C’est ça aussi être coureur d’ultra, il faut savoir s’écouter et renonçer parfois. Sinon on perd encore plus de temps ensuite.
J’espère que tout va vite rentrer dans l’ordre. Tu es passé voir ton dentiste? On ne sait jamais, les tendinites sont parfois liées à des problêmes dentaires…
En attendant bon repos et… ne force pas trop sur les travaux du salon lol!
Bises.
Sage décision que d’avoir « bâché » , une blessure ne se méprise pas….et je comprends ton amertume du moment vite passée heureusement….Votre esprit taquin et sportif : j’adore….à bientôt les compères….
Waou ca c’est du Cr ca vallait le coup d’attendre !
Pour le sprint, va falloir demander des videos finish, car ca commence a devenir des scenes d’anthologie ! Faut qu’on recrute un cameraman au GCO
Il a l’air terrible le fromage de Taz ! ca sent le terroir à travers l’ecran 😆
Tu as choisi la bonne solution d’abandonner, tu aurrai rampé sans palisir pour finir, et risqué de compromettre la suite de la saison ! Donc maintenant le mot d’ordre est recup/recup et eventuellement recup 8)
@Mamanpat
Mea culpa pour le Lac de Torcy mais je l’ai vu brièvement en passant devant en voiture. Tu as dû y aller souvent avec les majolans … Le Novotel n’est pas bien loin effectivement.
Elle me fait bien envie ta sortie au Mont Luissandre mais c’est un peu prématuré. J’ai intérêt à être prudent et à reprendre en douceur. Je n’ai pas trop envie de me glacer la cheville tout le mois d’avril … 😉
@Oslo
Très sympa, bonne ambiance garantie. J’aime bien plaisanter de cette façon également. 😆
@Michel S
Une invitation au Lyon Urban Trail ? Arghh … Tu me prends par les sentiments. Comment veux tu que je refuse. 😆
Par contre, je me contenterai du petit format, je ne veux pas abuser des bonnes choses si près de la Montagn’Hard. D’autant que le petit format s’annonce fort sympathique en étant situé sur mon secteur préféré à Fourvière. 😛
Les environs du Creusot sont effectivement bien sympa. Il y a de quoi faire de toute évidence pour qui aime pratiquer une activité dans la nature. Bon pour ce qui est de la ville, j’associais surtout le Creusot à son passé industriel. Pour moi, le Creusot, c’était avant tout Creusot Loire et j’avais un peu de mal à l’associer en même temps à une destination touristique/loisirs.
J’en retiendrais maintenant le Château de la Verrerie et son parc, le Pilon, la cheminée de la forge illuminée dans la nuit, son escalier et la gentillesse des bénévoles Creusotins …
J’ai été bluffé en tout cas par un parcours vraiment sympa.
J’ai lu qu’il y avait eu pas mal de bouchons sur les Cabornis. On en avait eu un peu déjà en 2008 mais dans une moindre mesure. Ce n’est pas évident de trouver le bon équilibre. La diminution des bouchons est faite souvent au dépend de l’intérêt technique du parcours. Ce serait dommage.
Ta prépa pour Paris tire à sa fin, je suppose que tu dois avoir encore un bon volume cette semaine. Après à toi la descente des Champs-Elysées parmi les 37000 autres coureurs !
Que du bonheur … alors ne pense pas trop à la blessure, profite. 😛
La Scott 1000 Bosses, c’est sans moi, je n’ai pas envie de me faire rouler dessus … 😯 😆
Je n’ai jamais fais de route, juste du VTT et uniquement en rando. Pour le coup, je risquerai bien de flirter avec la voiture balaie. Pas bon pour mon moral. 😆
Bonne fin de prépa. 🙂
@Line
J’ai été raisonnable surtout parce que je n’avais pas le choix … 😉
Niveau dentiste, j’ai ma dose … j’ai un traitement d’orthodontie depuis début 2006. Je n’ai plus qu’une légère contention mais je suis suivi régulièrement.
Le salon a avancé d’un coup, c’est bon pour la tapisserie, j’ai changé les prises hier soir … reste à fixer les enceintes au mur, à mettre un ou deux tableaux, à remettre les meubles en place. 🙂
@Jeanmik
Pas la mépriser, bon ok, mais faut pas qu’elle me cherche trop longtemps … 👿
Bon, c’est quand que tu reviens taquiner les chemins avec moi ? Nivolet ? Montagn’Hard ? 🙂
@Miaou
Bon, c’est un peu chaud de se filmer soi même quand on sprint avec Biscotte ! Déjà que pour l’arrivée de la Piste des Seigneurs, c’était limite « mal de mer » après avoir regardé la vidéo … 😆
Je te rappelle que notre finish avait été filmé pour le LUT. Si c’est pas malheureux d’oublier ce monument du sprint ! Un grand classique du GCO … 😆
Il donne envie ce petit félicien. Tu m’étonnes qu’il sentait le terroir … tout me parait fade maintenant. Va falloir que je prévois une petite rééducation de mon odorat en mai … 😛
La vidéo est excellente, je marche comme un canard, c’est fou 🙂
Pour le LUT, tu es vraiment un très grand malade… T’as pas honte de choisir le petit parcours 😆
Une fois de plus je me suis régalé à te lire. En espérant que la cheville aille rapidement mieux.
Comme Oslo se genre d’épreuve sur 2 jours m’attire bien. Par chez moi il y a l’Euskal trail qui en plus se fait en duo. Cela doit être sympa à faire.
@Taz le Canard 😆
T’avais quand même bien souffert des guiboles. Normal avec si peu de sorties longues ! Après c’est moi qui suis malade … 😉
Faut bien que je me contente du petit format du LUT si je veux pouvoir faire le Thou Night avec toi … 😆
@Grumlie
Line a fait l’Euskal l’année dernière. Elle m’a décrit le buffet gargantuesque entre les deux course … Rien que pour ça, ça vaut le déplacement ! 😛
Repos, repos, repos… Le Mont Luisandre saura sagement t’attendre !
Surement des séances les we des 4/5 avril et 11/12 avril !
Pour le Torcy, s’était en effet un clin do’eil aux très nombreuses régates auxquelles j’ai particpé sous mes couleurs majolanes (bravo d’ailleurs !).
De bons souvenirs avec notammenet notre premier titre de Championnes de France en huit en 2004 ! Le jour de la fête des mères et mon chéri qui était venu avec mes p’tits loups (le petit n’avait que 9 mois !!!)
bon alors a J+10 comment ça va ?
cette course me fait bien envie, le concept des 2 étapes et sympa mais il y a les Cabornis pratiquement au même moment et il faudra faire le choix dans les années à venir … on a encore un peu le temps d’y penser …
sinon Mr est invité au LUT !! C’te classe ! Et même aux 1000 bosses . Moi j’y serai à cette cyclo que je n’ai jamais eu l’occasion de faire mais qui tombe pas mal cette annéen dans mon planning de reprise .
a+
@Mamanpat
Faut reconnaitre un certain mérite à « chéri » de s’être déplacé vu la logistique avec des bouts de chou. Bon, c’était pour la fête des mères …
Je note les dates dans un coin de mon cerveau. En attendant, je vais tenter 30 minutes de footing avec ma fille ainée ce soir. Pourvu que ça passe … 😕
Je note deux éléments de très mauvaise foi dans ce CR !
Le fait que tu n’acceptes pas notre arrivée ex aequo et la dernière photo qui est vraiment du grand n’importe quoi !!!!!!
Ravi d’avoir passé ce week-end avec toi et l’ami Taz.
C’est vrai que l’on forme une bonne bande de copains.
L’année dernière en ardéche, cette année en saone et loire, mais où pourrait on aller l’année prochaine ???
Tiens, j’ai p’tite idée !!!! A programmer ….
PS: ca y est, j’ai franchi un premier pas !
Dans 6 mois, je passe sur fessebook, euh pardon, facebook…..
@Yanshkov
Des courses très différentes. Les Cabornis sont assurément plus technique et physique avec un dénivelé important mais le Trail des 3 Châteaux a des atouts indéniables. Une course à étape. Nocturne et diurne. Des paysages variés avec quelques passages sympathiques qui marquent comme la traversée du Château de Brandon où les escaliers. Des petites choses mais qui donnent un petit gout de reviens y … 🙂
La classe je ne sais pas, en tout cas j’en suis très honoré. J’ai rencontré Michel au Raidlight Trail Trophy cette année. J’apprécie et je respecte beaucoup son travail. Je pense que tous les visiteurs de ce blog connaissent ma course fétiche … 😉
Il faut demander à Michel la raison de son invitation. Je suppose qu’il me trouve sympathique. C’est réciproque, ça tombe bien … 😆
J+11, plus de douleurs au repos, à la marche ni aux étirements à condition que je ne force pas trop … J’en saurais plus ce soir après le petit footing de 30 minutes.
@ Biscotte : En 2008, c’est le Grand Duc que nous avons « partagé »… En Ardèche, tu nous avais délaissé, je te le rappelle !!!
@Arthur : Vivement le 18 Juin puisque tu ne résistes pas à l’appel 😉
Salut
Attention à ce que l’émulation entre ami(e)s ne deviennent pas un piège.
Ne précipite pas ta reprise.
A plus
@Biscotte
Mauvaise foi ? Si peu. Je l’ai dit haut et fort : nous sommes arrivés ex aequo mais personne ne veut m’écouter … 🙄 Qu’est ce que tu veux, c’est inscrit dans les résultats officiels … On ne peut pas lutter contre cela. 😕 Allez, allez, promis, je te garde la couronne du GCO au chaud pour la Montagn’Hard. Tu as vu, je l’ai fais brillé pour la photo, j’en ai pris bien soins. On s’est bien marré avec madame quand on a pris la photo. 😆
Ok, message compris, je vais regarder ce qu’on pourrait se programmer au premier semestre 2010. 🙂
Bien ton gravatar, c’est tout toi … 😆
On t’attend pour la suite sur facebook.
@Taz le Diable
Je pense que ça va être sympa cette montée nocturne au mont thou. Biscotte est intéressé, Jeanyves aussi. D’ici là, on va bien réussir à rameuter encore quelques personnes. 😛
@Kristof
Regarde mon carnet d’entraînement, tu verras que je suis plus sérieux qu’il n’y parait dans ma pratique. J’ai fais une petite sortie de 30 minutes de footing jeudi avec ma fille.
C’était une séance de test. Du footing plus ou moins lent, un peu d’allure marathon et deux accélérations en côte histoire de voir … Le résultat est encourageant. Aucune douleur. Prochaine séance : 45 minutes footing mardi 24. Ce weekend un peu de VTT sans forcer.
Je reprends cool. Rien ne presse. Le Nivolet Revard n’est pas un objectif principal, juste une étape dans ma préparation pour la Montagn’Hard.
Je te remercie en tout cas de t’en préoccuper. C’est sympa. Prend bien soin de toi également, on a rendez-vous à Nant. 🙂
+ 1 pour le Thou Night !!!!!!!!!!!
Cool … 😀
moi aussi à la Thou Night !!!!!!!!!!!!!!!!!
Re-cool !!! 😉 😀
Pfiouuu, ça va en faire des bières tout ça !!!!
Tu m’étonnes … 😆 😛
Mega teuf en perspective !!!!!!!
Bon faut courir avant, c’est ça ???
Ce sera tout doucement pour moi. J’ai une rando-course de 6h30-7h00 prévue pour le weekend. Mes jambes se régalent d’avance … 😆
et moi j’ai le Tour du Beaufortain sur 2 jours le week-end …
C’est bon ça… Ménagez vous les gars…
Ca va pas être bien possible de se ménager … Encore que pour le moment, c’est pas vraiment violent au niveau de l’entrainement ! Je me refais une santé en prévision du mois de juillet. 🙂