Ce weekend, je suis de retour sur les sentiers du Nivolet Revard pour un Off avec mes compères du GCO (Gang des Chaussettes Oranges). La balade était prévue de longue date. Le jour même de la course officielle, après avoir pataugés longuement dans la boue dans la joie et la bonne humeur, nous avions décidé de revenir sur le site avec Tazounet pour le redécouvrir sous une météo plus clémente. Enfin, quand je dis redécouvrir, il faudrait plutôt dire découvrir pour l’ami Tazounet …
Hé hé, je suis vraiment un affreux ! :mrgreen: 😆

Biscotte est également de la partie. Il a fini par céder à mes invites répétées … Post sur le forum Athlète Endurance, sms, messagerie téléphonique, il faut de la persévérance pour arriver à joindre l’ami Biscotte mais j’ai tout de même fini par l’avoir et monsieur sera des nôtres. Plus on est de fou, plus on rigole.

J’avais prévu de faire une longue sortie en rando course à trois semaines du Trail Verbier St Bernard avec un dénivelé conséquent et un profil comportant une longue montée en continue. Cela me semblait être séance tout indiquée pour préparer le bonhomme un minimum aux 20 km de montées qui nous attendent entre Issert et le col de Fenêtre début juillet. Ce off dans le massif des Beauges répondrait parfaitement à cette attente.

L’occasion de tester le matos pour Verbier :

J’ai décidé de faire la balade avec ma tenue complète de warrior. Rien de bien extraordinaire côté fringue, je n’allais pas courir en jean de toute façon, c’est surtout du côté du sac à dos que ça se passe. Et hop, me voilà donc à remplir celui-ci avec le matériel obligatoire exigé par l’organisation.
Deux lampes avec les piles de rechange, une couverture de survie, un sifflet (facile, il est intégré au sac), une bande élastique adhésive, une réserve alimentaire, une veste imperméable, une paire de gants, un pull manches longues d’au minimum 150g … De prime abord, on pense à un truc épais mais en fait mon t-shirt finisher des templiers est déjà bien plus lourd ! J’opte tout de même pour une micro-polaire, il fait froid la nuit en montagne … Le souvenir d’une monstrueuse caillante à Arnuva l’année dernière est encore très présente dans mon esprit.

J’ajoute à cela un buff, un paquet de mouchoir en papier (non, je ne suis pas enrhumé mais ça manque de feuillus en altitude), un petit pot de Nok, un tube d’arnica 9ch, une aiguille de seringue, une ampoule d’éosine, une compresse, un pansement double peau (en espérant ne pas avoir d’ampoules), ma carte d’identité, un billet de 20 euros et mon portable.

Bon, c’est la merde … Mes petites affaires tiennent dans mon diosaz 10l mais il a pris un sacré embonpoint qui se fait sentir au niveau du dos surtout après avoir inséré ma poche eau. Et puis j’imagine déjà la galère pour les opérations de rechargement en eau … Aller je transfère tout dans mon 17l !

Le tracé du off :

J’ai préparé un parcours aux petits oignons. La quintessence du parcours officiel de la course du Nivolet Revard. J’ai choisi comme point de départ Fournet ce qui m’a permis de supprimer la portion depuis Voglans dont le seul intérêt à mes yeux est d’étirer le peloton en début de course.

La première partie du tracé jusqu’à la Croix du Nivolet est commune avec la course. On chemine dans le Bois du Fournet vers le sud avant de gravir un goulet pentu par un sentier en lacets pour franchir la première barre rocheuse et accéder à la ligne de crête que l’on longe vers le Nord. La traversée du Bois du Fournet n’est pas balisée mais il suffit de rester en lisière du bois. On passe au-dessus de Pragondran devant l’aire de départ des parapentes et on rejoint le Plan Petout. La pente s’accentue peu à peu à l’approche du Passage du Croc qui nous permet de franchir la seconde barre rocheuse et d’accéder sur le plateau à proximité des bâtiments d’une colonie de vacances.

Off Nivolet

A l’approche des Chalets du Sire, le plateau dénudé nous offre un magnifique point de vue sur le bassin de Chambéry. On aperçoit au loin la Croix du Nivolet à l’extrême limite visible d’une troisième barre rocheuse qui débute au niveau des Chalets. L’essentiel du dénivelé positif est fait mais le reste du tracé n’est pas pour autant plat, loin s’en faut. D’ailleurs la trace, toujours commune avec la course, bascule vers la droite en descente pour cheminer au pied de la falaise par un chemin très agréable quand il n’est pas boueux. On s’est lâchés avec la Biscotte sur cette partie. Ca fait du bien.

Aux Grands Prés, la Croix nous domine, plantée là, juste devant nous, au sommet d’un piton rocheux qui surplombe la vallée. Elle paraît encore plus gigantesque avec cet angle de vue.
On accède à la Croix par le Pas de l’Echelle histoire de mettre un peu de piquant au parcours avec ce passage aérien mais parfaitement sécurisé par un câble comme on peut en trouver sur les via ferrata. J’ai trouvé ce passage beaucoup moins impressionnant que le jour de la course. Probablement parce que les rochers étaient bien moins glissants. Bon, j’ai tout de même pris le temps de plier mes bâtons pour qu’ils ne m’encombrent pas dans les échelles.

Nous quittons le tracé de la course officielle en bifurquant au nord-est pour rejoindre directement la Feclaz sans repasser par les Chalets du Site. Le sentier en terre, qui nous y mène à travers la Forêt de Charvette, est parsemé de nombreuses pierres qui rendent les poses de pieds hasardeuses et nécessitent une bonne concentration.

A la Feclaz, il y a un point d’eau dans un wc public sur la gauche en bordure de la départemental D206A avant le croisement avec la départementale D913. C’est le moment de vous initier à la pratique de l’apnée …

A la sortie du village, on emprunte le sentier du Parcours aventure qui débute au niveau de la jonction entre les départementales D913 et D913B. La sentier chemine parallèlement à la départementale avant de bifurquer plein ouest en direction du Col du Pertuiset. Le belvédère du Revard n’est pas au programme de ce off, il fallait bien trancher dans le vif pour limiter la durée de la balade.

La descente du Col du Pertuiset est technique et pentue à souhait surtout au début pour passer la barre rocheuse. Ensuite la descente se poursuit par de larges lacets en sous bois. On ne poursuit pas sur Mentens mais on revient au sud entre les deux barres rocheuses pour descendre sur Merry par le Malpassant. Cette longue traversée du nord au sud m’a semblé interminable et pourtant elle ne manque pas d’intérêt.

La descente par le Malpassant n’a rien à envier au Col du Pertuiset au niveau technicité et pourcentage de la pente. Les quelques câbles mis en place sont les bienvenus pour faciliter la descente car les gravillons et la raideur de la pente rendent l’accroche pour le moins précaire. Le passage n’est pas spécialement aérien mais il vaut mieux éviter de glisser par ici, on ne sait pas trop où s’arrêterait la glissade. En tout cas, ce sentier doit décrocher la palme pour le nombre de lacets et la rapidité avec laquelle ils s’enchainent !

On ne descend pas jusqu’à Mery. On ne va quand même pas revenir à Fournet par la route ! On préfère prendre un chemin de traverse qui nous amène en surplomb du village et se termine malheureusement en cul de sac. En fait presque en cul de sac car après nous être engagés dans la végétation assez dense à cet endroit nous rejoignons un sentier à peine tracé qui nous permet de rejoindre enfin Fournet. Je dis enfin car la balade a été un peu plus longue que prévu. Les 29km et 1530 m de dénivelé positif se sont transformés sur le terrain en 32km et 1860m de dénivelé. Il nous aura fallu 5h47 pour en venir à bout. Oups, c’est beaucoup plus que prévu. Madame soleil a dû prendre un coup de chaleur pour se vautrer de pratiquement deux heures … On se demande comment du reste vue la météo du moment. Mon inconscient y est probablement pour quelque chose, j’avais prévu initialement de faire une sortie de plus de cinq heures alors se limiter aux 3h30 qu’espérait Tazounet …

Aller, je pense que mes compagnons ne m’en voudront pas de cette petite rallonge, le parcours méritait que l’on mouille sa chemise un peu plus longtemps. D’ailleurs, j’ai hâte de pouvoir y retourner, j’aimerais me faire en enfilade le Malpassant et le Passage du Croc depuis Mery. Plus de 1000 m de D+ pour une distance d’environ 4300 m, le bonheur à l’état pur pour les cuisses.

En tout cas, la balade ne nous a pas coupé l’appétit, j’avais une de ces dalles et je ne vous parle pas de ma pépie. Bien sympa cette petite mousse fraiche après l’effort. Merci Biscotte. Au fait, j’ai ton décapsuleur …

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Et le bilan de cette journée ?

Une réussite bien sûr sur le plan humain. La vidéo est là pour le prouver : qu’est-ce qu’on peut se fendre la gueule ensemble ! C’est excellent pour le moral, il n’y a pas de doute.

Côté parcours : une balade de 5h aurait été suffisante mais bon je ne vais pas m’étendre sur le sujet histoire de ne pas me faire pourrir par mes petits camarades. Fermez les yeux et imaginez-les sautillants et piaffants d’impatience à l’idée de me pourrir gaiement. Les bougres !

Côté matériel : je trouve mon sac un peu lourd et je ne vois malheureusement pas ce que je peux enlever. J’ai un peu affiné la liste. J’ai éliminé la casquette par exemple en la remplaçant par un buff qui devrait être suffisant pour me protéger de la fraicheur de la nuit et me protéger du soleil la journée. Je sais, c’est anecdotique, ça ne va pas chercher bien loin côté poids. J’ai bien peur qu’il faille investir dans un matériel plus onéreux si l’on veut pouvoir grappiller avec succès des grammes supplémentaires.

Côté bonhomme : le bilan est mitigé. J’ai eu une forme excellente les trois premières heures ce qui correspond à peu de chose près à notre arrivée au pied de la croix. Malheureusement, cela n’a pas duré. Je ne tiens pas la distance et mes capacités s’effondrent par la suite. Le manque de fraicheur est une raison évidente à ce manque de pêche. Je crains malheureusement que cette fatigue ne soit pas due à mon entrainement pour Verbier mais plutôt la conséquence d’un manque de récupération après le duo Nivolet-Revard / Ultra des Coursières.

J’ai cruellement senti ce manque de physique dans les descentes. Malgré une allure modérée, mon genou droit a gardé quelques souvenirs désagréables du Malpassant. J’ai été obligé d’alléger mon entrainement cette semaine en supprimant la séance de fractionné (15x100m) et en remplaçant ma séance escaliers dans les pentes de Fourvière par un footing tranquille avec l’Ours Toulousain (Grumlie était de passage chez moi avant de se rendre dans le massif des Aravis).

La priorité pour Verbier est désormais le repos. Objectif : se faire des jambes toutes neuves pour ne pas être abandonné sur le bord des sentiers par une Biscotte sans pitié. Il m’a prévenu du reste : «  si tu fais trop le boulet, je te plante … ». Quand je vous le dis qu’il est sans pitié … 😉

@rthurbaldur.

Récapitulatif :
Temps : 5h47′
Distance : 32 km
D+ : 1860 m

Quelques photos :

Off Nivolet