Au programme du weekend : une longue balade en Suisse dans le canton du Valais. Le trail Verbier St-Bernard. Une balade de 110 km et 6900 m de dénivelé positif pour découvrir les Alpes version Suisse et papoter avec compère Biscotte.

« Premier ultra trail de plus de 100 km entièrement suisse. Avec plus de 96% sur chemins, le parcours emprunte les grands trekkings de la région et cumule un dénivelé positif de 6900m. Départ et arrivée dans la station de Verbier à 1500m d’altitude. Le tracé, typé montagne avec un fort dénivelé, joint les trois vallées de la Dranse et symbolise ainsi un trait d’union entre ces entités géographiques. Pour les candidats aux premières places, c’est à la Fouly que la course débutera vraiment, à l’amorce des 1300m de dénivelé positif menant au col de Fenêtre (2698m). La dernière montée dans la forêt de l’Arbaray devrait réserver encore de belles surprises. Relativement technique et assez raide, ce sentier totalise un dénivelé positif de près de 1200m. Au sommet, la partie est quasiment gagnée : ultime effort en tentant d’allonger la foulée le long du bisse avant de plonger sur l’arrivée. Si les premiers admireront le massif des Combins, le gros du peloton aura déjà cumulé de nombreuses heures à la seule lueur des lampes frontales et bénéficiera ainsi d’une ambiance magique où étoiles et frontales mêlent leur lumière. »

Trail Verbier St-Bernard 2010 Profil

Un objectif : finir et cela suffira amplement à mon bonheur. Généralement, on dit cela après coup pour se trouver une excuse quand on a fait une performance voisine des racines d’une pâquerette en fin de vie mais là vous conviendrez qu’il n’y a rien dire, j’avais annoncé cet objectif dès le début de l’année …

Une estimation de temps : 26h20. Comme quoi les estimations ne sont que des estimations. Quelle tristesse d’être si lent !

Une mission de la dernière heure : l’ami Tercan que nous devions rejoindre à Verbier a déclaré forfait du fait d’une inflammation de l’aponévrose plantaire. J’ai décidé de lui faire une petite place dans mon sac et de l’emmener avec moi. Sa présence à mes côtés ne sera bien sûr qu’une vue de l’esprit mais cet acte symbolique sera une raison supplémentaire pour rallier l’arrivée. Je serai ses yeux, ses oreilles et ses jambes, le reste, je le garde pour mon usage personnel. Il sera mon cerveau de secours au cas où … Je l’appellerai à n’importe quelle heure du jour et de la nuit (ben oui quoi, t’étais pas au courant ?) pour qu’il me botte le cul si des idées d’ab… (le mot est innommable) me traversent l’esprit !

Ce CR t’es dédié l’ami. Voilà ce que mes yeux ont vu, mes oreilles entendu …

La veille :

Nous avons fait le trajet pour nous rendre à Verbier la veille. Un voyage sans histoire en passant par Chamonix et le col des Montets pour éviter l’achat de la vignette autoroutière Suisse et parce que le paysage le vaut bien. Ma belle sœur m’a prêté son GPS. Hum, pas très au point le logiciel. Il ne semble pas distinguer les routes principales et les voies secondaires … Nous avons traversé Verbier « dré dans le pentu » en prenant les raccourcis les plus improbables et en choisissant en priorité des voies de desserte réservées aux bordiers (comprenez riverains.). Biscotte a même dû descendre de la voiture pour un passage rendu particulièrement étroit du fait de travaux sur la chaussée. A la recherche du gite perdu … A mon avis, les courses d’orientation, c’est pas pour nous !


Depuis la Forclaz. Côté gauche, la vallée du Rhône et la ville de Martigny. Au centre, à l’horizon, on distingue le sommet de Pierre Avoi (2473m). A droite, la vallée de la Dranse et le village de Bovernier. A l’extrême droite, à mi-hauteur les premiers contreforts de Catogne.

Mais je m’égare, revenons à notre arrivée à Verbier. Il pleut. Le temps de se garer et il pleut même des cordes. Un vrai déluge et puis ça tonne en plus pour rajouter un peu de piment à la chose. Même pour se rendre au retrait des dossards : ça ne va pas être du gâteau et pourtant nous ne sommes pas bien loin. Je n’ose pas imaginer le côté plaisant de notre balade du lendemain si cette pluie battante s’éternise.

On profite d’un semblant de répit pour se décider. Le retrait des dossards a lieu sous un chapiteau qui servira pour le repas d’après course. Il y a un peu de monde mais rien de bien méchant. Il faut donner une caution pour la puce intégrée au dossard. Nous espérions pouvoir donner cette caution en euros. Ben non. Et c’est partie pour un footing d’entrainement impromptu à la recherche d’un distributeur de billet. Bon, ce n’est pas ce qui manque dans le coin. Me voilà de retour dans la file avec un billet suisse de 20 CHF flambant neuf, sésame obligatoire pour obtenir nos deux dossards.

Le contrôle du matériel est effectué avec toute la rigueur que l’on peut attendre de nos proches voisins. OK, nous sommes en règle et autorisés à prendre le départ de la course. Il nous reste à récupérer notre dossard, le ticket repas d’après course indispensable pour reprendre des forces après l’effort et un cadeau souvenir : une casquette aux couleurs de la course. Avec celle de la SaintéLyon, me voilà paré pour des années …

Nous avons loué un gite chez l’habitant au chalet Tai Pan. Biscotte n’a pas semblé convaincu par les charmes de « The Bunker », un hôtel spartiate aménagé dans un ancien abri antiatomique ! Je ne peux pas lui donner totalement tort. Nous ne sommes pas de la même fibre que l’ami Karbone qui n’hésite pas à passer la nuit dans une 106 la veille d’une course comme la Montagn’Hard.

Le chalet est au cœur d’un petit lotissement. Il est accessible uniquement à pied par un petit sentier en pente. C’est une construction à deux étages. Le gite occupe la totalité de la partie basse et le logement de la propriétaire le premier étage (accessible également de plain-pied du fait de la pente).
Le gite est fermé et la propriétaire semble absente. Bien que la télé soit allumée et les fenêtres de l’appartement ouvertes, personne ne répond à nos sollicitations. Pour ne pas attendre idiot, nous décidons d’en profiter pour aller manger dans le centre de Verbier.


Biscotte songe au meilleur moyen de me maraver le lendemain …

Les restaurants ont flairé les amateurs de bière que nous sommes et ont préparé un menu spécial coureurs, des pâtes quoi. Pas mauvais du reste mais j’ai tout de même trouvé la note un peu trop raccord avec le standing de la station. Cela dit le patron était sympathique et bon commerçant.

De retour au chalet, il n’y a toujours pas un chat. Il commence à faire nuit et je m’imagine déjà, ma vieille carcasse de quadra plié en quatre, coincé entre biscotte et les portières de mon break en train de chercher un hypothétique sommeil. Des néo disciples de Karbone en puissance !
Nous nous inquiétons même pour la propriétaire. Peut-être a-t-elle eu un malaise ? La porte de l’appartement est ouverte, nous entrons lentement … Il y a quelqu’un ? Oui ! Un chien ! Un repli stratégique des plus rapides s’impose. Heureusement l’animal, assez éloigné du teckel point de vue taille, est paisiblement endormi.

Un appel à madame Biscotte nous sortira de ce début de galère. Un mail de la propriétaire est arrivé entre temps, la clé du gite est sous un pot de fleurs … Un classique pourtant !
Ce petit incident est vite oublié. Le gite est spacieux, salon, cuisine, deux chambres, nous n’aurons même pas à supporter nos ronflements respectifs. Une bonne nuit de sommeil nous attend, réveil prévu à 3h30.

Le jour de la course :

J’ai dormi comme une souche. Le sommeil du juste. Nous avions trouvé à la cuisine quelques denrées qui devraient faire l’affaire pour notre petit-déjeuner mais nous avons eu la surprise de voir notre propriétaire malgré l’heure matinale. Elle nous a apporté un petit-déjeuner pantagruélique. Trois gros pains, quatre pots de confitures, du jambon fumé, du fromage, du jus d’orange et un bon café tout chaud. Un breakfast digne d’un sujet de Sa très Gracieuse Majesté. Normale, la propriétaire est anglaise.

Il est grand temps de nous rendre sur la ligne de départ. On quitte le gite pour s’enfoncer dans l’obscurité et rejoindre la voiture à la lueur des frontales. Trouver une place dans Verbier s’annonce difficile. Nous dénichons quand même un emplacement qui semble taillé sur mesure pour ma titine. Un véhicule se gare à ma hauteur. Le conducteur nous dévisage. « Bon, il est lourd celui-là. Qu’est-ce qu’il veut ? – Biscotte, dis-lui qu’on vient de se garer … » Hum, finalement on va peut-être lui laisser la place. L’homme en question porte un uniforme et semble avoir l’amende facile. Mieux vaut se la jouer « j’avais pas vu m’sieur l’agent » et déguerpir. En bon latins que nous sommes, nous avons obtempéré sous la menace mais à moitié seulement en nous empressant de nous garer sur le parking réservé aux clients de la Migro, la supérette locale. C’est que nous n’étions pas vraiment en avance alors se rendre au parking à l’autre bout du village, plus le temps, désolé.


4h53 : En fin de peloton (356 coureurs), quelques minutes avant le départ.

Nous arrivons quelques minutes avant le départ. L’accès au sas se fait après avoir été pointé. Un échange de regard avec un coureur. C’est Stéphane Abry, que je rencontre pour la première fois en chair et en os. L’ami Stéphane est coureur par passion, coach de profession mais avec tout autant d’ardeur et créateur du site Esprit Course qu’il faut consulter de toute urgence, si ce n’est pas encore fait, notamment pour ces interviews de coureurs. Ben oui quoi, je suis dans la liste … En tout cas, voilà une personne pour le moins dynamique et qui consacre une grande partie de son énergie à récolter des fonds pour la recherche et l’aide aux familles touchées par le syndrome de Poland. Association Suisse du Syndrome de Poland,

L’heure du lâcher des fauves approche. Les organisateurs ont voulu donner une petite touche solennelle au départ. Thème musical de la course en boucle, discours à deux voix pour faire monter la sauce … Hum, difficile de s’empêcher de penser à un succédané de la grande sœur chamoniarde mais avec un peloton de 356 coureurs seulement et la foule en moins. Ca fait quand même un peu réduit comme grand messe pour donner dans le discours flonflon. Soyez naturels les gars, votre course a un potentiel ENORME, vous n’avez pas besoin de ça.

Un petit décompte et nous voilà partis …

Verbier – Croix de Cœur
D+ : 990 m, D- : 307 m, Dis. : 9,74 km
D+ cumulé : 990 m, D- cumulé : 307 m, Dis. Cumulée : 9,74 km

Mieux vaut ne pas s’exciter au départ. Le profil de la course incite à la prudence. Les principales difficultés sont concentrés sur la deuxième partie de la course et il faudra arriver frais, très frais à la Fouly. Nous sommes partis en fin de peloton avec Biscotte, nous serons ainsi contraints à un départ prudents. On traverse le village puis le peloton s’élève peu à peu dans les alpages en laissant les lumières de Verbier derrière nous.

Après quelques lacets, le sentier pénètre dans la forêt par un chemin en balcon le long duquel a été creusé un petit canal pour recueillir les eaux de ruissellement. Les montagnards du Valais Suisse ont aménagé dans leurs montagnes des canaux amenant l’eau des hautes vallées vers leurs cultures. On les appelle des « Bisses » et parfois des Biefs. Tient, c’est justement le nom que l’on donne aux ruisseaux dans le Haut-Doubs … C’est très agréable de courir sur ce sentier très souple et cette eau qui s’écoule à nos côtés apporte une petite touche rafraichissante plaisante à l’œil.

6h10 et 6h25 : Nous quittons la forêt pour longer une barre rocheuse et poursuivre notre chemin par un sentier en crête toujours en montée bien sûr.

On quitte rapidement ce sentier en balcon pour tirer droit dans le pentu par un sentier beaucoup plus technique. J’aperçois Stéphane dans le groupe de coureurs qui nous suivent. J’étais persuadé qu’il était parti devant. Je constate que nous ne sommes pas les seuls à jouer la carte de l’économie dans cette première montée.

Nous quittons la forêt pour longer une barre rocheuse et poursuivre notre chemin par un sentier en crête toujours en montée bien sûr. C’est magnifique, le parcours met tout de suite la barre très haut quant à la beauté des paysages. C’est un régal d’autant que notre forme physique encore intacte nous permet de l’apprécier à sa juste valeur. Le jour s’est levé. Le haut des sommets est nimbé dans la lumière du soleil tandis que, derrière nous, le bas de la vallée est encore tapi dans l’obscurité.

La longue file de coureurs a dérangé une harde de chamois. Ils semblent vouloir rejoindre l’abri offert par la barre rocheuse, ils ne doivent pas se sentir en sécurité à découvert dans l’alpage. Certains profitent d’une trouée dans le peloton pour le traverser. D’autres nous font l’honneur d’une démonstration de descente droit dans la pente à une allure qui laisserait songeur le meilleur descendeur. Impressionnant, je me demande quelle est leur vitesse de pointe sur ce genre de terrain.


6h34 : L’amas rocheux de Pierre Avoi. Première difficulté du jour avec un passage à 2400 m.

Après avoir franchi les uns derrière les autres un immense paravalanche nous arrivons aux premiers contreforts de la Pierre Avoi. J’ai adoré traverser cet amas rocheux et en émerger à l’est face au soleil levant.

Nous traversons le haut d’une station de ski avant de descendre sur le col de la Croix de Cœur, emplacement de notre premier ravitaillement. Notre dossard est équipé d’une puce électronique. Un bénévole nous pointe tour à tour avec un lecteur de puce portatif. J’imagine que l’appareil doit émettre ensuite immédiatement notre heure de passage au pc central.

Ravitaillement de la Croix de Cœur
Heure d'arrivée : 07h01, Temps de course : 02:01:15, Temps de pause : 8', Classement : 252


7h05 : Ravitaillement de la Croix de Cœur.

Je bois un verre de coca puis je vais remplir ma poche à eau. A chaque ravitaillement, les coureurs auront la possibilité de faire le plein avec de l’eau, de la boisson énergétique ou du sirop. Un coureur me demande de le prendre en photo puis c’est à mon tour de prendre la pose. Il veut enrichir sa collection de souvenirs de vacances avec un portrait d’Arthur. Un petit griffon peut-être ? Non, c’est bien sûr ? Biscotte soupire. C’est vrai que j’ai été un peu long mais j’ai dû m’y reprendre à trois fois pour la photo. Je n’appuyais pas assez fort sur le déclencheur. Aller, je n’ai plus qu’à vider l’air de ma poche pour éviter les glouglous et je suis à toi.

Croix de Cœur – Le Levron
D+ : 227 m, D- : 1090 m, Dis. : 11,41 km
D+ cumulé : 1217 m, D- cumulé : 1397 m, Dis. Cumulée : 21,15 km

On quitte le Val de Bagnes pour basculer sur le bassin de la plaine du Rhône. On emprunte une route en terre assez pentue qui descend dans la forêt. La descente s’avère désagréable. Je ne peux pas me lâcher dans la pente comme je le souhaiterais. Je sens une gène plus qu’une véritable douleur sur la face interne du genou droit. Les symptômes sont similaires à ce que j’ai ressenti après le Off du Nivolet. Tendinite de la patte d’oie. Bon, on verra bien comment ça évolue. En attendant, je me ménage en me retenant dans la pente avec les bâtons. Les bras sont en forme, autant qu’il servent à quelque chose.

7h43 : On quitte le Val de Bagnes pour basculer sur le bassin de la plaine du Rhône.8h21 : On chemine maintenant le long du Bisse de Saxon. La vue est magnifique sur la plaine de Martigny. En face, les villages de Châtaignier, Saxé et Mazembroz au pied du Grand Chavalard.

On chemine maintenant le long du Bisse de Saxon. La vue est magnifique sur la ville de Saxon, proche voisine de Martigny. C’est curieux : le fond de cette vallée pourtant encaissée est totalement plat. Il n’y a pratiquement aucune maison sur les hauteurs. Le moindre espace à flanc de montagne est réservé à la culture de la vigne et des abricotiers. Je me souviens avoir contemplé cette vallée la nuit sur le tracé de la CCC. Les lumières de l’éclairage urbain traçaient dans l’obscurité d’immenses lignes droites parallèles assez surprenantes. J’ai appris plus tard que l’aviation militaire suisse avait effectué de nombreux essais d’atterrissage et de décollage sur autoroute, peut-être était-ce le cas sur la route de Simplon ou sur l’autoroute du Rhône ?

Emotion, je traverse mon premier torrent … Le bruit de l’eau, sa fraicheur, je mouille mon buff au passage en évitant de me retrouver les quatre fers en l’air dans le bouillon, il y a un petit côté ludique à bien choisir ses rochers pour traverser à gué. Pas trop glissant, suffisamment stable … je savoure ces moments.

Le sentier débouche sur une route goudronnée. Une des rares portions en bitume du parcours. C’est à nouveau le compteur de D+ qui égrène notre progression pour absorber cette petite bosse du col du Lein qui signe notre retour sur le Val de Bagnes, une courte anomalie avant la longue descente vers Sembrancher.


8h37 : Le village de Levron.

L’occasion de papoter avec d’autres coureurs. L’un deux a bouclé la première édition du trail Verbier St-Bernard en 29h en 2009. Cela ne semble pas satisfaire les espérances compétitives de l’ami Biscotte qui s’inquiète de sa position dans le peloton. L’homme en question ferait passer le plus bavard d’entre nous pour Bernardo. C’est encore plus motivant qu’une barrière horaire pour avancer. Bon, je plaisante. J’aurai appris de ce coureur qu’il ne faudra surtout pas sous-estimer la dernière montée après Lourtier mais tout cela me paraît encore bien loin …

Ravitaillement de Levron
Heure d'arrivée : 8h40, Temps de course : 03:40:04, Temps de pause : 17', Classement : 238

Chemins et sentiers forestiers à nouveau retrouvés nous conduisent bientôt au second ravitaillement dans le village de Levron. Je me prépare à prendre une petite photo du ravitaillement avant de passer au pointage. Une bénévole recule pour me laisse le champ libre. « Mais non, revenez, c’est vous que je prends en photo … » Pfft, c’est lourd un trailer.

On s’y perd un peu dans les dénominations des ravitaillements. Qu’ils soient liquides, légers, il y a finalement toujours de quoi manger. Celui-ci est d’ailleurs particulièrement fourni. C’est un cas un peu particulier, il est vrai, puisqu’en marge du ravitaillement à proprement parlé, des denrées sont vendus aux spectateurs mais offertes gracieusement aux coureurs. C’est une véritable débauche de gâteaux, tartes et autres préparations culinaires en tout genre qui s’étalent devant mes yeux.


8h40 : Ravitaillement de Levron

Au lieu de lorgner sur les gâteaux (non, je ne regardais pas les jolies bénévoles, je le jure), j’aurais mieux fait de regarder un peu mieux les étiquettes sur les jerricanes. A la première gorgée, je m’aperçois que j’ai fait le plein avec de la boisson énergétique. Je n’ai rien contre un petit apport d’énergie mais je suis plus que méfiant quant à la préparation de cette boisson par des personnes peu au fait des dosages de ce genre de produits. Surtout avec la chaleur qui s’installe.

Si je bois de ce truc je vais rendre mon quatre heures et ça va me rendre bougon. Je m’empresse de refaire le plein avec l’eau fraiche de cette providentielle fontaine. Nous ne sommes qu’à une vingtaine de mètres du ravitaillement. Biscotte ne proteste pas pour ce temps de pause supplémentaire. Monsieur a besoin de mes services pour un début de momification à grand renfort d’Elastoplast. Et que je t’en colle partout dans le dos, en long et en travers.

Je profite de l’occasion pour enrouler autour de mes pouces un peu de bande autocollante. La sangle de mes bâtons me blesse régulièrement et j’ai oublié de me protéger avec du sparadrap ce matin.

Le Levron – Sembrancher
D+ : 20 m, D- : 610 m, Dis. : 5,5 km
D+ cumulé : 1237 m, D- cumulé : 2007 m, Dis. Cumulée : 26,65 km

L’Elastoplaste enroulé soigneusement autour de mes pouces s’est fait la malle sur le pont de bois en traversant la Dranse. Il aura tenu 46 minutes en tout et pour tout. Et encore, j’ai dû le recoller plusieurs fois. Pas très efficace. Je vais devoir faire sans. D’ailleurs, je suis surpris, depuis que j’ai resserré un peu mes sangles le frottement semble avoir nettement diminué.


9h26 : Traversée de la Dranse.

Que dire de cette portion ? Il nous faut traverser le fond de la vallée pour rejoindre le village de Sembrancher. Il y a une longue ligne droite, sur un chemin tout ce qu’il y a de plus plat, le tout en plein soleil et sans le moindre petit feuillu pour apporter un peu d’ombre au tableau. Elle semble bien longue cette portion, si longue qu’on espère se retrouver bien vite dans les hauteurs à crapahuter sur quelques monotraces ludiques à flanc de montagne.

Un passage sous-voie et un cheminement le long de la route du Saint-Bernard très fréquentée à notre heure de passage nous ramènent brutalement dans des paysages plus citadins. Cet intermède motorisé est heureusement de courte durée et nous bifurquons bien vite au cœur du village de Sembrancher.

Ravitaillement de Sembrancher
Heure d'arrivée : 9h42, Temps de course : 04:42:12, Temps de pause : 10', Classement : 261
Barrière horaire : 11h30, Marge : 1h48

9h36 : Une fontaine dans le village de Sembrancher.9h46 : Ravitaillement de Sembrancher.

Une première barrière horaire a été mise en place à ce ravitaillement. Elle est fixée à 11h30. Nous bénéficions donc d’une marge confortable malgré notre progression prudente pour ne pas dire lente. Nous ne trainons pas. Remplissage de la réserve d’eau, grignotage rapide et varié et c’est reparti. Dix minutes montre en main, pile poil dans la moyenne nécessaire pour un ravitaillement express.

Sembrancher – Champex
D+ : 826 m, D- : 73 m, Dis. : 7,38 km
D+ cumulé : 1237 m, D- cumulé : 2007 m, Dis. Cumulée : 26,65 km

On quitte les ruelles du vieux village par une montée assez rude. La suite du parcours sera moins raide et nous conduira à flanc de coteau jusqu’à Champex. J’ai du mal à suivre Biscotte. Je suis régulièrement à la traîne quelques dizaines de mètres derrière lui. J’ai chaud, bigrement chaud.
Nous sommes toujours ensemble en traversant le village de la Garde mais nous n’atteindrons pas ensemble le village de Soulalex. L’affreux jojo a profité de ma faiblesse pour un maravage en règle non déclaré. Voilà qu’il se met à jouer les Arthur !

10h12 : Le village de La Garde. On aperçois la pointe de Pierre Avoi en arrière plan.10h43 : Le massif du Grand Combin au fond à gauche, le Mont Vélan au centre sous les nuages et l’arrête de Bavon sur la droite. Le village de Reppaz sur le flanc gauche et Orsières dans le fond de la vallée.

J’ai apprécié l’eau fraiche qui coulait dans la fontaine du village. J’ai trempé mon buff dedans et je l’ai essoré au-dessus de ma tête pour faire descendre un peu ma température corporelle. Il faut dire que je lorgnais avec envie depuis un bon moment les nombreux arrosages automatiques rencontrés. Ils ne doivent pas manquer d’eau par ici pour arroser en permanence même de simples prairies.

Je me fais gober par quelques coureurs que je reprends plus tard. Les positions se stabilisent. J’ai trouvé mon rythme. Après une montée raide de chez raide en forêt on débouche derrière l’hôtel Splendide, un grand hôtel de Champex que l’on peut apercevoir de très loin sur son promontoire quand on vient de la Fouly.

Ravitaillement de Champex
Heure de départ : 11h31, Temps de course : 06:31:09, Temps de pause : 9', Classement : 253

Nous avons décidé de nous séparer avec Biscotte. Notre différence d’allure nous est préjudiciable (surtout à moi d’ailleurs) au risque de reproduire l’épisode UTMB 2009. J’aurais aimé pouvoir franchir la ligne d’arrivée bras dessus bras dessous avec l’ami Biscotte ou à défaut être dans la peau de l’homme fort de notre binôme comme l’année dernière mais non, je suis à la ramasse comme pour les Coursières. Absence d’euphorie, aucune énergie. La fatigue accumulée et la chaleur associée, à laquelle je suis très sensible, ont absorbé toutes mes forces.


11h23 : L’hôtel Splendide, un grand hôtel de Champex que l’on peut apercevoir de très loin sur son promontoire quand on vient de la Fouly. Le châtelet en arrière plan.

Biscotte quitte le ravitaillement peu après mon arrivée. Je ne baisse pas les bras pour autant, la forme, ça va, ça vient. J’espère me refaire une santé et pourquoi pas revenir sur l’ami Biscotte. Une défaillance est si vite arrivée … Notre alliance ayant été rompue à son initiative, je n’aurai aucun remords si d’aventure je le trouvais assis sur le bord du chemin. Bon, je ne me fais pas trop d’illusions, il y a peu de chance que cela se produise. Je quitte le ravitaillement cinq petites minutes après lui.

Champex – La Fouly
D+ : 731 m, D- : 604 m, Dis. : 17,7 km
D+ cumulé : 2794 m, D- cumulé : 2284 m, Dis. Cumulée : 48,38 km

Je me retrouve seul sur les chemins qui mènent à la Fouly. Seul ? Pas tout à fait. Je reçois régulièrement des sms de mes compères et j’ai un Tercan dans mon sac pour me rappeler combien ma chance est grande de pouvoir gambader gaiement dans la nature ensoleillée. Je l’ai surnommé « the brain » car il m’envoie régulièrement des informations sur ma position, mon classement et des conseils qui sont toujours bons à prendre venant de quelqu’un de frais et dispo.


12h15 : La vue sur Catogne depuis Issert. L’Hôtel Splendide est encore visible.

La nature ensoleillée n’est pas tendre avec moi. La chaleur m’accable. Je connais un cerveau tout disposé à m’encourager et à me soutenir, c’est dans son intérêt de toute façon s’il veut rallier Verbier. Histoire de me faire plaindre, je lui envoie un petit sms. Ce sera bien le seul que j’ai eu le courage d’écrire pendant toute la course. « Souffre de la chaleur mais je t’emmène au bout. Merci mon cerveau. » La réponse ne tardera pas m’intimant de mouiller le plus souvent possible ma casquette. Un cerveau et un vrai ange gardien ce Tercan. A défaut de casquette, tu peux être certain que j’ai souvent trempé mon buff dans l’eau depuis le départ.

D’ailleurs, le buff est un formidable textile pour la course. Je le mouillais puis l’enfilais à moitié sur la tête et laissais pendre l’autre partie sur la nuque, une saharienne en quelque sorte. Après un certains temps, la moitié au contact de la tête était sèche tandis que la partie au contact de la nuque restait humide et fraiche. Il me suffisait d’intervertir alors les deux côtés pour retrouver une fraicheur satisfaisante.

J’arrive à la Fouly. Enfin, j’ai cru arriver à la Fouly pendant un court instant. Mes neurones fatigués ont oublié qu’il fallait traverser au préalable le village d’Issert puis celui de Praz-de-Fort !
Sympathique cette traversée de Praz-de-Fort en compagnie d’un autre coureur. Nous avons été pris en photo par un villageois alors que nous prenions la pose, bras et tête levés vers le ciel, tandis que nous nous faisions rafraîchir par le jet tout en douceur d’un arrosage automatique.

Après les replats du glacier de Saleinaz, nous empruntons un sentier plus étroit sur une ancienne moraine glaciaire avant de reprendre notre route sur la rive gauche du val Ferret.

12h54 et 13h10 : Après les replats du glacier de Saleinaz, nous empruntons un sentier plus étroit sur une ancienne moraine glaciaire avant de reprendre notre route sur la rive gauche du val Ferret.

Il y a des passages qui me rappellent immanquablement des souvenirs de la CCC comme ce passage sécurisé par des câbles dans un couloir raviné par les eaux et peut-être par les avalanches l’hiver. J’étais passé là à la tombée de la nuit avec Line il y a deux ans déjà.

Le ciel s’est couvert. Le temps est en train de virer nettement à l’orage. On va quitter le fond de la vallée pour se balader en hauteur juste quand ça va craquer. Super la synchro.

Je commence à trouver le temps long, j’ai vraiment hâte d’arriver au ravitaillement, pour pouvoir manger, me changer, me refaire une santé quoi. Il me faudra la bagatelle de 2h36 pour faire l’étape Champex-La Fouly et voir enfin le bar restaurant des Glaciers bien connu des coureurs de l’UTMB.

Ravitaillement de La Fouly
Heure de départ : 14h38, Temps de course : 09:38:36, Temps de pause : 33', Classement : 224
Barrière horaire : 17h00, Marge : 2h22

Hé mais c’est l’ami Biscotte ! Ma joie est de courte durée. Non, je ne l’ai pas rattrapé. Il est au ravitaillement depuis un bon moment et s’apprête à le quitter. Il me fait part de sa déception quant à la qualité du ravitaillement avant de m’abandonner pour débuter l’ascension de la fenêtre du Ferret. Je vois, monsieur a bien trop peur de perdre son avance sur moi.


13h47 : Une cascade un peu avant la Fouly.

Le ravitaillement est situé sur la terrasse du bar. Quelques tables ont été réservées à l’usage exclusif des coureurs. Le reste de la terrasse demeure disponible pour la clientèle, probablement en grande partie des supporters et des accompagnateurs venus pour encourager leur champion. La tentation est forte de traverser la rue balise qui sépare ses « deux mondes » pour déguster une pression bien fraiche à l’ombre des parasols.

Effectivement, ce ravitaillement qualifié de « grand » sur le roadbook est pour le moins décevant. Je m’attendais à quelque chose de plus copieux, similaire à celui de Bourg St-Pierre. Qu’ai-je vu ? Une assiette avec quelques tranches de jambon blanc, un peu de fromage et des quartiers de pomme en phase d’oxydation terminale … Je passe de côté les habituelles biscuits sucrés et salés. Bon, c’est une critique qui se veut positive.


14h39 : Le ravitaillement de La Fouly.

Il y a un autre point pour lequel j’avoue ne pas être d’un grand enthousiasme : faire tenir le ravitaillement par des enfants. Il est certain qu’ils prennent à cœur d’exécuter du mieux possible cette mission de confiance qui leur est confiée. Ils jouent leur rôle à merveille. Si on se place du côté de l’intérêt des enfants, pourquoi pas, l’idée est bonne, formatrice et on peut y trouver un aspect éducatif certain. Pour ce qui est du plus apporté aux coureurs, je trouve cela nettement moins évident. Je ne pense pas qu’un enfant soit capable de la même empathie avec les coureurs qu’un bénévole adulte. Bon, ce n’est que mon ressenti, je m’en suis remis, j’ai survécu.

Les sacs coureurs intermédiaires sont disposés sous un marabout à l’autre extrémité. Je récupère le mien et vais m’installer sur une chaise à proximité des bénévoles en charge du pointage. Cela permet d’avoir quelques commentaires en live sur le déroulement de la course. Le ciel s’est couvert un peu sur les hauteurs. J’enfile mon t-shirt manches longues des Templiers et j’applique sur les pieds une épaisse couche de Nok. J’en profite également pour changer de chaussette. Pas de bobo aux pieds pour le moment, un léger échauffement tout au plus.

Aller, il est grand temps de continuer.

La Fouly – Col de Fenêtre
D+ : 1273 m, D- : 175 m, Dis. : 10,93 km
D+ cumulé : 4067 m, D- cumulé : 2859 m, Dis. Cumulée : 59,31 km

On emprunte dès la sortie du ravitaillement une route d’alpage qui monte en lacets à l’assaut de la pente. Il y avait un léger souffle d’air sur la terrasse du ravitaillement. Cette fraîcheur toute relative ressentie a malheureusement très vite disparu. La chaleur dans cette montée en plein cagnard me coupe les pattes. Je regrette d’avoir enfilé mon t-shirt manches longues et j’envisage bien vite de me changer. Mais voilà, j’ai fait une grosse erreur. J’ai oublié de prendre mon t-shirt de rechange dans mon sac. Je ne suis pas forcément très loin de La Fouly mais je ne peux pas me résoudre à faire demi tour pour redescendre, c’est au-dessus de mes forces. Je poursuis ma route relevant mes manches, ouvrant mon col au maximum et espérant que le ciel encore clément laisse rapidement place à la pluie, la neige ou tout du moins à un ciel un peu plus couvert. A vrai dire, j’espère surtout que l’altitude m’apportera un peu de la fraicheur désirée.


15h29 : Au dessus de Ferret. J’ai cru mourir de chaud dans cette grimpette avec mon t-shirt manches longues !

Après avoir atteint l’alpage de l’Arpalle, un sentier redescend progressivement sur Ferret. On ne prête guère attention à cette descente sur le profil de la course et pourtant c’est environ 150 m de dénivelé qu’il nous faudra à nouveau grimper. Puis c’est le Sentier des Bergers à flanc de coteau jusqu’aux Ars Dessus.

16h08 et 16h44 : Le Val Ferret.

Je suis obligé de faire des pauses régulières pour récupérer. J’en profite à chaque fois pour prendre une photo et enregistrer une petite séquence de vidéo. J’aime regarder en arrière le chemin parcouru, chercher les méandres du sentier aussi loin que porte la vue. En étant suffisamment attentif, je peux découvrir la lente progression de coureurs encore très éloignés de moi. La distance ne représente pas grand chose ici. Dans combien de temps seront-ils ici ? 30 minutes ? Plus peut-être.

Je me fais rattraper et doubler régulièrement par des petits groupes de coureurs. Je ne cherche pas à m’accrocher préférant progresser à mon rythme. Et puis, je ne m’en sent probablement pas la capacité. Certains coureurs ont de terribles défaillances. Je les vois se laisser subitement décrocher, incapable de maintenir l’effort soutenu qui leur permettait de rester au sein de leur groupe. Leur allure chute considérablement et je les cueille alors tranquillement sans précipitation. Quelques mots de soutien, parfois un simple signe d’encouragement et une fois passé, je m’empresse de tracer une croix supplémentaire sur le flanc de mon sac. Il ne fait pas bon avoir une défaillance par ici. La montée sur les Lacs Fenêtres est un sacré morceau.

Le ciel est de plus en plus chargé, les nuages semblent s’accrocher aux sommets. Les couleurs estivales du paysage s’estompent, la palette de verts n’a bientôt plus sa place. Ici règne en maitre le minéral. De nombreuses plaques de neige émaillent le paysage. Je traverse mon premier névé. C’est impressionnant comme on sent la fraicheur montée de cette masse neigeuse. La température chute immédiatement de quelques degrés.


17h10 : Premier névé dans la montée aux Lacs de Fenêtre.

J’accède enfin à la région des lacs. Ils se nichent au fond d’un cirque montagneux. Sans les traces dans la neige et la rue balise fixée à intervalle régulier, on pourrait se sentir seul au monde. Les lacs sont encore en majeure partie gelés. En fondant, la glace s’est morcelée et a formé de gros blocs irréguliers donnant une impression de chaos. Je suis en train de traverser un névé en surplomb du premier lac et la pente, bien qu’assez douce, plonge droit dans ses profondeurs. En bordure, une eau d’un bleu presque laiteux apparaît. Elle doit être particulièrement froide et cela m’incite à la plus grande prudence. Je n’ai aucune envie de prendre un bain même si je succombais encore à la chaleur il y a peu.

Il devait y avoir ici même un ravitaillement tenu par des spectateurs et des supporters solidaires. Une grande première d’après le roadbook. Je n’ai pas aperçu la moindre boisson ni le moindre petit biscuit et encore moins une quelconque personne ne serait-ce que pour nous encourager. C’est un flop me semble-t-il au moins pour la fin du peloton. Il faut croire que nous ne faisons pas partie du spectacle.

De toute beauté cette traversée des Lacs Fenêtre. Cela méritait bien une grosse suée. La sueur, c’est de l’histoire ancienne désormais. Le ciel est totalement couvert et le tonnerre résonne sur les sommets tout proches tandis que je me dirige vers le col. Ca vire même carrément à la merdasse.


17h18 : Les Lacs de Fenêtre et la Pointe de Drône

Les premières gouttes s’écrasent sur le sol et sur mon visage. De grosses gouttes froides qui s’infiltrent à travers les mailles de mon t-shirt. Je sens la fraicheur de leur contact sur ma peau. J’enlève mon sac précipitamment pour enfiler ma veste de pluie mais les choses s’accélèrent subitement, un épais rideau de pluie m’enveloppe, les quelques gouttes se transforment instantanément en une averse dense. Ma veste est pliée soigneusement dans sa poche dorsale comme c’était le cas pour les célèbres kway. Je peine à l’extraire de son habitacle. Mes gants me gênent et mon désir d’échapper au plus vite à la morsure de la pluie rend mes gestes fébriles. Je suis trempé. Je peux enfin enfiler ma veste …

L’orage redouble de violence, les coups de tonnerre se succèdent, les impacts de la pluie se font plus fort. Au sol, la neige se couvre d’un fin granulé blanc. Il grêle. Purée, il ne manquait plus que ça ! Vite, il me reste à protéger mon portable. Je suis penché au-dessus de mon sac pour l’abriter du déluge, l’eau ruisselle sur ma veste. Je place mon portable dans un sac de congélation étanche. Heureusement que j’ai prévu ça dans ma liste car l’intérieur de mon sac me paraît tout aussi humide que l’extérieur. Je met en place la housse de protection intégrée au sac … Bon, OK me voilà paré.

Un bruit assourdissant éclate à nouveau mais plus proche, plus impressionnant, comme s’il était situé au-dessus de ma tête. Je reprends ma route, il ne fait pas bon traîner par ici. Je n’ai pas envie de finir griller comme une merguez dans ce barbuc pour géant !


17h28 : A l’assaut de la Fenêtre du Ferret. Je ne vais pas tarder à recevoir !

La suite du récit :
Le Trail Verbier St-Bernard, les 3 et 4 juillet 2010 – Deuxième Partie