Mauvaise donne …
Magnifique … Je ne connaissais pas le massif de Belledonne si ce n’est dans sa version hivernale quand je m’élançais, skis alpins aux pieds, sur les pistes de Chamrousse ou des 7 Laux. Ambiance lunaire des paysages de haute montagne, sommets déchiquetés des grand pics, multiples lacs aux couleurs improbables … oui magnifique, sauvage et même quelque peu austère avec cette végétation pour le moins clairsemée.
140 km et 10000 m de dénivelé positif sur les sentiers (et bien souvent l’absence de sentiers) du massif de Belledonne, j’avoue avoir quelque peu sous-estimé la difficulté quand je me suis inscrit dès l’ouverture des préinscriptions pour cette première édition de l’Echappée Belle. A la lecture plus récente du roadbook et des récits des reconnaissances effectuées, j’ai pris conscience un peu tardivement que l’épreuve serait loin d’être une balade de santé. Hum, il était encore loin du compte le père Arthur !
Un aperçu des sentiers de Belledonne.
Quelle claque une fois sur le terrain ! T’en voulais du technique, des pierriers, du gros bloc et des esquisses minimalistes de singles ? Ben t’en as eu jusqu’à plus soif ! Je n’étais clairement pas préparé pour ce type de balade. Les sentiers des Monts du Lyonnais et des Monts d’Or sont bien éloignés de ces petites plaisanteries belledonniennes. Habituellement, je compense mes pauvres capacités en montée en déroulant mes longues guiboles sur le plat et dans les descentes. Et bien pour cette fois, je n’ai pas déroulé grand-chose ! La lassitude de ne pas avancer, de ne pas maitriser mon sujet s’est vite installée. Je me serai quand même bien éclaté dans la descente de la Croix de Belledonne en me lâchant sur les courtes portions enneigées.
Résultat, j’ai rendu mon dossard au refuge Jean Collet après 10h52 à jouer les traine-papattes. Pas de problème physique si ce n’est une légère inflammation du fascia lata au genou droit, pas de problème non plus côté barrière horaire (allongée de surcroît) mais une absence totale d’envie. Un peu frustré par cet échec, je dois bien l’avouer mais j’aurai au moins l’avantage de pouvoir reprendre rapidement l’entrainement faute de m’être beaucoup donné !
Bon cela dit, c’est une sacrée belle épreuve et je tire mon chapeau à Florent Hubert et à toute son équipe pour s’être lancé et avoir mené à bien une telle aventure !
Ah oui ! J’oubliais, un conseil. Si vous participez à la seconde édition de l’Echappée Belle, évitez d’abandonner à Jean Collet ! Encadré par deux secouristes, notre petit groupe de coureurs aura mis près d’1h20 pour rejoindre Pré Marnet, le point le plus proche accessible aux véhicules. Purée, quelle caillante avec la fatigue une fois la nuit tombée ! Je vous fais grâce de l’attente de la navette (1h30 environ) et de l’absence de rapatriement prévu pour Vizille. Merci à cette famille grenobloise qui a bien voulu faire un crochet jusqu’au Château pour me permettre de récupérer ma voiture. Ne restait plus alors qu’à retourner à Aiguebelle, à dormir quelques heures dans le coffre de ma Megane (un poil raide) et à patienter longuement sur le site en attendant l’arrivée d’Oscar Perez … Bon pour être honnête, j’attendais surtout le rapatriement de mon sac coureur resté à Fond de France. On dit que l’ultra est une école d’humilité, sans doute, mais ça vous forge surtout une sacrée patience !
A très bientôt sur des sentiers plus roulants …
Arthur un poil déconfit mais ça ne dure jamais bien longtemps. 🙂
Récapitulatif :
Temps : 10h52
Distance : 43.9 km
D+ : 3928 m, D- : 2892 m
Abandon au refuge Jean Collet.
Le site : L’Echappée Belle
Quelques photos :
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Echappée Belle 2013 |
mais que diable allait-il faire dans cette galère ?
Quand j’ai vu ton nom dans les participants, je me suis dit que tu avais choisi exactement la course « pas faite pour toi ». Mais, c’est aussi comme cela qu’on pousse ses limites, qu’on progresse.
Je connais très bien Belledonne pour avoir vécu 15 ans à Grenoble. J’y ai beaucoup beaucoup marché mais très très peu couru…. c’est pas prévu pour !
c’est un tas de caillou avec de superbes lacs et paysages.
J’adooooooore ce massif finalement très peu connu : les Grenoblois randonnent sur sa périphérie mais dès qu’on sort des itinéraires classiques, il n’y a pas grand monde.
Bravo d’avoir essayé et à bientôt sur des parcours où ta grande foulée fera merveille….
C’est clair. Ce n’est pas mon terrain de prédilection même si j’adorerai qu’il le soit. J’étais très mal préparé pour ce genre d’épreuve mais purée je ne regrette pas d’avoir posé mes semelles dans ce massif. Qu’est ce que c’est beau … 😛
Çà ressemble à s’y méprendre au Mercantour que je fréquente tous les étés. Effectivement difficile de courir sur ces terrains 🙂
Aucun regret, tu t’es vite rattrapé au Grand Trail St Jacques!