Bon, faut bien l’avouer, se lancer sur ce truc de fou après une méniscectomie quasi complète en janvier, 200 bornes de running gentillet depuis le début de l’année et un entrainement basé essentiellement sur des séances kinés n’était sans doute pas la meilleure idée que l’on puisse avoir. Je risquais à minima une grosse désillusion ou pire de me retrouver avec un genou version maxi compote. Cela dit, j’avais quand même le feu vert du monde médical pour de la rando à gogo, j’étais remonté à bloc après une Stl VTT qui s’était plutôt bien déroulée et la Traversée était jusqu’alors réputé pour être roulante, donc plutôt facile … Ouais, mais ça c’était avant. J’aurai du me méfier du X. Pas seulement marketing le truc. Un vrai remake de l’X-Alpine avec son glacier, son aller-retour à la Cabane de Panossière (Orny revisité), ses passages techniques (en tout cas c’est clairement moins roulant que l’ancien parcours) et sa descente interminable sur Lourtier. Mais purée qu’est ce que c’est beau !

Quelques trucs qui m’auront marqué : le panorama sur Catogne en montant au Col de Mille (c’est top de jour); la dimension de l’avant dernière combe qui me séparait de la cabane de Mille (finalement la nuit ça a du bon aussi : on ne voit pas); le Col des Avouillons et son petit air de famille avec Moretan; bien entendu, la passerelle de Corbassière pour le côté fun (ça bouge ces conneries, on dirait presque la passerelle des 4 vents un jour d’ultra boucle) mais surtout la vue en la traversant sur le glacier de Corbassière et le massif du Combin ; découvrir au loin, des coureurs de la taille d’une fourmi progresser lentement sur la crête pour rejoindre la cabane de Panossière, ça vous calme un Arthur illico. Par contre quel regret que la cabane de Panossière soit dans la panade. On a loupé un truc là. Dommage pour nos mirettes.

Le physique a tenu bon jusqu’à Mille. Après, ça a été un peu plus compliqué, à croire que l’entrainement sert à quelque chose. Bref, le reste a été avalé au mental. Ce n’est pourtant pas mon point fort mais j’avais tellement envie de la franchir à nouveau cette ligne d’arrivée ! Mais Purée, qu’est-ce que j’ai galéré dans les 1000m de D+ du mur de La Chaux ! J’appréhendais cette petite plaisanterie valaisanne déjà effectué trois fois sur feu « la boucle ». Un vrai zombie. Heureusement que Thierry était là pour m’inciter à me bouger. Arrivé au dernier ravito, j’étais mure à point pour les services des samaritains. Deux sympathiques samaritaines pour être précis qui auront été d’une prévenance absolue. Me voilà enseveli sous les couvertures pour un petit dodo réparateur d’une quinzaine de minutes (peut-être plus ?) sous la surveillance (je devrai dire bienveillance) de mes deux anges gardien. Un petit thé bien chaud au réveil et voilà un Arthur requinqué pour la descente finale. Thierry aura fini par suivre le mouvement patiemment (comprendre : tester également les matelas de La Chaux). On aurait peut-être du prolonger notre dodo jusqu’au matin pour profiter d’une arrivée un peu plus animée, c’était un poil désert à 4h du matin. Et puis ça m’a privé de la traditionnelle mousse d’arrivée, c’était quand même un peu tôt (ou un peu tard) pour se laisser tenter.

Quant au genou, il a tenu le choc. Je sentais qu’il avait un peu « travaillé » après la longue descente de la Cabane de Panossière même si je ne ressentais pas de douleurs à proprement parlé. J’étais un peu inquiet sur la portion de route de Fionnay et j’ai préféré opter pour la marche au grand dam de Thierry qui retrouvait le bitume avec plaisir. Au final, pas de bobo. Peut-être un très léger gonflement à J+2 mais l’articulation est à nouveau totalement sèche. Assez dément par contre la perte de puissance musculaire, j’avais kiné le mardi matin, je l’ai senti passer …

Bon voilà, je signe avec plaisir sur le même format l’année prochaine. Le truc me convient bien, avec un peu d’entrainement, il y a moyen de faire le truc un peu plus vite en étant moins dans le dur, tant pis pour les samaritaines. Un énorme bravo à toute l’équipe d’organisation, le TVSB est décidément une très belle épreuve. Un grand merci à la team Berthillot pour l’assistance et à Thierry pour sa patience.

Purée, ca fait vraiment plaisir de retrouver les sentiers …