C’est jour de cross aujourd’hui, plus exactement celui du 6eme cross de la Feyssine organisé par l’ASVEL. Ce n’est pas la grande forme en ce moment. Quelques douleurs au genou droit et dans le bas du dos se disputent ma préférence et ont perturbé quelque peu mon entrainement depuis l’Hivernale des Coursières.

Le cross de la Feyssine termine un cycle de travail de vitesse de 5 semaines qui à défaut de faire progresser ma vitesse de base a pour objectif de la maintenir ce qui n’est déjà pas si mal. Les séances s’enchainaient plutôt bien, je semblais avoir retrouvé de bonnes sensations notamment sur les séances à allure 10 km mais cela n’a pas duré. Ma dernière séance de 6x1000m s’est transformée en un 3x1000m poussif et les 6′ effectuées vendredi soir n’étaient guère concluantes ou du moins pas à la hauteur de mes espérances.

Peut-être quelques restes d’une année 2010 bien chargée mais probablement aussi que les quelques heures de sommeil qui me font défaut en ce moment n’ont pas joué en ma faveur. Qu’à cela ne tienne je ferai de mon mieux.


La feyssine prend des allures de camp retranché.

Tazounet est passé me prendre en voiture avec Eric son compère de club lui-même accompagné de sa fille qui est en catégorie cadette. Le cross c’est une affaire de famille.

Nous arrivons à la Feyssine avec une marge de temps confortable. Suffisamment pour retirer nos dossards tranquillement et nous échauffer avec soin. Des marabouts kaki, vestiges militaires d’un passé révolu, donnent à la Feyssine des allures de camp retranché dans la clarté blafarde de ce matin brumeux. Ouf elle était longue celle-là. Sur chacun, un panneau nous informe judicieusement du service rendu. Renseignements, inscriptions, buvette … Le panneau inscriptions suffira à notre bonheur pour le moment.

Le marabout vestiaire sera notre seconde étape de la matinée. Il fait encore un peu frais mais le soleil ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. Un t-shirt manches courtes et un corsaire suffiront à mon bonheur sans oublier mes gants et mon bonnet SaintéLyon pour me préserver des courants d’air. Papy Arthur fait du cross. Je laisse à moins frileux que moi le port du débardeur.


Le soleil n’a pas encore montré le bout de son nez.

Je papote un moment avec Richard licencié à l’ASVEL, un ami Facebook que j’ai le plaisir de découvrir en chair et en os à l’occasion de ce cross. La journée sera remplie en rencontres puisque j’aurai également l’occasion de rencontrer Anaïs un peu plus tard et d’échanger quelques mots avec Cathy. On vous aura bien encouragé les filles.

Allez il est temps de faire un tour de chauffe pour préparer nos gambettes et le palpitant à l’effort qui s’annonce. Il sera temps ensuite d’enfiler les pointes et de tomber une épaisseur.

Le parcours est identique à celui de l’année dernière. Une petite boucle de 800m et une grande boucle de 2050m auxquelles viennent s’ajouter les 150m du départ et les 100m de l’arrivée.
Les hommes, les vrais, les durs, nous quoi, devrons faire une petite boucle suivie de deux grandes soit une distance de 5150m au total. Non Didier, ce ne sont pas 5150m de D+. Il n’y a guère qu’une dizaine de mètres de dénivelé en tout et pour tout. Un cumul atteint difficilement avec le franchissement de quelques buttes disséminées tout au long du parcours. De petites buttes certes mais particulièrement aptes à vous casser les pattes et à faire chuter brusquement votre allure. C’est le cas notamment lors du franchissement des anciens canaux qui servaient de réserve d’eau pour la nappe phréatique. Cela dit ce cross est globalement roulant et est effectué en partie sur de grandes allées plates de chez plates.


A chaque S, une petite réjouissance, talus, butte, épingle à cheveux …

En tout cas le parcours est agréable et si le parc naturel de la Feyssine est qualifié d’urbain il est avant tout un lieu de promenade agréable. Promeneurs, joggers et cyclistes empruntent ses longues allées le weekend et aux beaux jours, il est plaisant de se protéger de l’ardeur du soleil sous les frondaisons de la peupleraie qui recouvre en grande partie le parc.

Après l’échauffement, je fais la connaissance de coureurs Ardéchois venus sur Lyon pour se dégourdir les gambettes. Ils viennent d’Aubenas. Faut être vachement motivé pour s’enfiler 380 bornes de bagnole dans la journée pour faire un cross de 5150 m ! Bon, il y avait bien des primes pour les gagnants mais ce n’était pas suffisant pour s’offrir un plein (100 euros pour le premier). Si encore ils étaient venus à pied …

L’heure du départ approche. Tout ce petit monde se regroupe derrière la ligne dans le sas de départ. Un bel entonnoir de 150m, délimité par des barrières de sécurité, qui se termine par une petite bosse dans un passage relativement étroit. Dans ces conditions, il vaut mieux éviter de se retrouver en tête de gondole quand on a la cylindrée d’un Arthur. Ce n’est pas agréable de se faire piétiner et ce n’est pas bon du tout pour l’égo.

PAN ! Et c’est parti comme une volée de moineaux. Il y a toujours un moment de flottement au départ. On se retrouve en quelques secondes à pleine vitesse, chacun à sa propre allure, il faut prendre ses marques, ne pas tomber, éviter un coureur, en doubler un autre, des flèches vous frôlent et vous dépassent en pleine accélération. 150m, deux enjambées pour passer la petite butte et je m’extrais du sas de départ. On se calme, ça sent la surchauffe là, faut que je ralentisse un poil sinon je ne tiendrai pas 800m à ce rythme.


Tazounet et Eric. Les bougres ils m’ont fumé tous les deux !

L’allée caillouteuse qui longe le Rhône n’est pas des plus agréables avec les pointes, des pompes de trail seraient bien plus agréables et tout aussi efficaces. J’ai bien fait de prendre le temps d’enlever les pointes de 12 hier soir ! Ca ne dure pas bien longtemps, on coupe rapidement sur la gauche pour revenir au point de départ. 800m même pas mal.

La grande boucle est un régal, enfin on se comprend, tout est relatif parce que sur le moment ça fait surtout mal aux pattes et on est plutôt pressés d’en finir. Il y a régulièrement une petite bosse, une épingle à cheveux, un fossé à franchir pour vous couper dans votre élan et vous donner une petite leçon d’humilité. Bien pratique du reste cette épingle à cheveux en début de boucle, idéal pour jeter un coup d’œil sur ses poursuivants sans tourner la tête … ben merde, il y a pas grand monde derrière !


Il a une nouvelle coupe le Tazounet, quelques centièmes de gagnés …

Curieusement, cela passe bien plus rapidement que l’année dernière. J’attaque la seconde boucle avec l’envie de jouer un peu mais à la moindre tentative d’accélération un petit coup de bâton derrière les oreilles me rappelle discrètement ma condition physique du moment. Pas taper. En tirant un peu sur les bras, j’arrive tout de même à passer un petit jeune à la faveur d’une butte. Purée ce que les jambes sont lourdes quand il faut relancer derrière.

Sur le retour je me retrouve au coude à coude avec un coureur de l’AS Caluire … enfin il me semble, je n’ai pas trop regardé son maillot ! Je tente de le passer mais rien à faire, impossible de le déposer. Tant pis, je temporise, je me cale à son allure, je vais me refaire une santé, suffit de tenir un peu. Oui mais monsieur a dû sentir que je faiblissais, le voilà qui accélère gentiment, c’est presque imperceptible. Te laisser filer en douceur comme ça, crois-y mon gars ! J’accélère à mon tour et j’en remets même une couche pour la finition histoire de lui montrer que j’en ai encore dans les guiboles. Le cross c’est comme le poker : à l’intox. Bon, ça n’a pas l’air de l’impressionner et le bougre me recolle aussitôt aux basques.

Cette petite plaisanterie a l’avantage de me booster un peu parce que l’allure avait bien chuté en début de boucle. Je me suis déporté sur la gauche pour franchir le dernier talus avant de longer le mur en bordure de parc. Ca l’a avantagé légèrement dans le premier virage sur la droite mais la descente m’a permis de recoller facilement au bonhomme et j’ai par contre bien mieux négocié que lui le virage à droite après la butte en passant au plus près à la corde. Je me suis pris quelques branches dans la gueule dans l’affaire mais je suis passé en tête sur la ligne droite. Bon une toute petite tête.


Après l’effort le réconfort.

Pas sûr que ce soit une bonne idée du reste, ça va se finir au sprint ces histoires et je ne vais pas le voir démarrer son effort. Un sprint c’est ni trop tôt ni trop tard, si tu loupes le coche, tu te retrouves fumé comme une belle saucisse derrière ton petit camarade de jeu. J’aime pas avoir le rôle de la salaison alors BENZAI !!!

Je lâche tout et mine de rien il y en a un peu, je suis le premier surpris. 10m, 20m, rien ne se passe … Ben merde il ne suit pas le compère ! Tant pis, il y a une autre victime toute trouvée quelques mètres devant moi. Je m’en vais le croquer dans le virage. « Vas-y Arthur, bouffe-le !!! ». C’est pas ce que t’as dit mon Tazounet mais ça m’a fait le même effet … J’ai tiré sur les bras, j’ai maintenu mon effort et je me le suis croqué à 30m de l’arrivée. Bon, faut dire que le mec ne s’est pas vraiment défendu. Purée, vous êtes pas joueurs les gars. :mrgreen:

20’34 au chrono cela donne du 3’59 au kilo. Pas si mal finalement et même un poil mieux que l’année dernière. Comme quoi faut pas désespérer. Je peux espérer faire un podium en V5 …

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Histoire de se finir en beauté nous sommes allés donner de la voix le long du tracé pour encourager les féminines et j’ai piqué à nouveau un sprint pour pouvoir filmer l’arrivée d’Anaïs et de Cathy. Un peu la pagaille cette course des féminines ! Elles devaient faire 2 petites boucles et terminer par une grande boucle mais elles ont attaqué celle-ci à l’issue de la première et à l’envers de surcroît ! Une petite erreur d’aiguillage. Qui a dit qu’elles n’en faisaient qu’à leur tête ? Pas nous.

Un cross ne serait pas un cross sans la visite d’un ultime marabout, celui de la buvette. Ben ouais quoi, on l’a bien mérité notre vin chaud !

Arthurbaldur. 🙂

Récapitulatif :
Classement : 68/88
Classement VH : 32/46
Distance : 5150 m
Temps : 20’34 »
Vitesse – Allure : 15 km/h – 3’59 »

Les résultats complets : Le Cross de la Feyssine.